Carnets du Business


           

Christophe Excoffier : « Le sondage ne relève pas d'un travail d’apprenti sorcier »




Lundi 26 Novembre 2012


Christophe Excoffier a fondé l’institut de sondage Novamétrie en 1999. Avec un positionnement sur les études haut de gamme exploitant le potentiel d’internet, Novamétrie a su s’imposer intelligemment sur les marchés des études en BtB notamment dans le secteur bancaire et des nouvelles technologies. Pour Christophe Excoffier, Novamétrie représente un succès personnel sur un terrain exigeant où la satisfaction des besoins du client ne saurait être atteinte sans une gestion agile et rigoureuse des commandes d’étude.



Carnets du Business : Est-il difficile de pénétrer le marché du sondage d’opinion aujourd’hui ?

Christophe Excoffier : « Le sondage ne relève pas d'un travail d’apprenti sorcier »
Christophe Excoffier : C’est un secteur dans lequel les actifs principaux sont les hommes et les marques. La difficulté est donc de construire une marque et une équipe compétente. L’Institut a interrogé plus de 10 000 dirigeants, experts et journalistes et distribué, avec le concours de ses partenaires et clients, 60 000 livres blancs à des cibles des dirigeants de grands groupes en France et en Europe. Chez Novamétrie, cette image de marque est bien sûr largement relayée dans la presse, mais aussi consolidée par une présence fréquente à l’occasion de conférences scientifiques.

CdB : Y’a-t-il eu un levier qui a propulsé Novamétrie?

Christophe Excoffier : Le principal levier c’est l’innovation. D’ailleurs, le préfixe de la marque illustre cette volonté permanente d’innover. Novametrie innove chaque année et déploie des méthodologies inédites auprès de ses clients. Dans notre milieu, l’innovation est la clé et le moteur de la croissance et de la différenciation compétitive. Notre défi consiste à photographier quelque chose qui n’existe pas. À fournir une représentation d’un phénomène abstrait. À la manière d’un peintre, il nous faut le faire figurer, en co-créant par exemple de l’information avec d’éventuels futurs utilisateurs dans un environnement « média social ».

CdB : Quelle est la compétence indispensable dont vous vous êtes dotés en premier à la création de votre institut?

Christophe Excoffier : Plus qu'une compétence, c'est une vision qui fait l'originalité de Novamétrie. Une vision décalée par rapport à sa focale d’origine. C'est cela qui fait de nos études un miroir qui permet la remise en cause des plus grandes certitudes.

CdB : Comment différencie-t-on une prestation haut de gamme d’une prestation classique dans votre milieu ?

Christophe Excoffier : C’est le client qui détermine la valeur ajoutée d’une prestation. Il faut donc distinguer les facteurs qui représentent la valeur la plus forte pour le client. Innover par la valeur, c’est appuyer sa stratégie d'étude sur des critères parfois inédits. Il faut parfois prendre des risques pour échapper à un modèle classique, un compromis défensif et susceptible de manquer de lisibilité et de cohérence.

CdB : D’où les instituts indépendants tirent-ils leur force comparativement à de plus grandes organisations ?

Christophe Excoffier : De leur dynamisme et de leur réactivité. Nous sommes les dépositaires de la qualité et du suivi de la relation client, mais aussi de la fiabilité des résultats.

CdB : Sur quel principe repose l’organisation de Novamétrie pour répondre à sa demande ?

Christophe Excoffier : Une approche holistique des problématiques. Une vue décloisonnée. Et donc des compétences interdisciplinaires et des profils diversifiés.

CdB : Quelle est la plus-value d’internet pour la réalisation de sondage ?

Christophe Excoffier : C’est la variable spatio-temporelle avec cette possibilité d’interroger dans un temps record et dans des zones géographiques hier inaccessible. La dernière étude internationale que nous avons produite a été réalisée dans 35 pays et en 22 langues.
 
Mais internet ne fait pas tout. Face à la lassitude si souvent constatée des enquêtes en ligne, nous avons fait le choix d’humaniser le recueil de données. La stimulation par des éléments visuels et sonores, la reprise des codes, logos et éléments de langage de nos clients et les interfaces ludiques – usant de mise en scène, de pictogrammes, et de personnages – ont des impacts très positifs. Ces techniques permettent par exemple la diminution du taux de drop down, c’est-à-dire de l’abandon de questionnaire en cours d’interview. Certaines questions ne sont plus systématiquement éludées. Les répondants reprennent plaisir à naviguer dans l’interface multimédia. Les questions ouvertes sont mieux remplies. 

CdB : Qui sont les partenaires privilégiés d’un institut de sondage comme Novamétrie ?

Christophe Excoffier : Nos clients. Nous devons sans cesse nous adapter à eux, à leur entreprise et à leur environnement.

CdB : Comment pensez-vous que la réalisation et l’utilisation de sondage d'opinion pourraient gagner en légitimité aujourd’hui ?

Christophe Excoffier : Plus que jamais, il est temps de rappeler que notre activité procède d’une démarche et d’une technique proches de la preuve scientifique. Les études ne relèvent pas d’un travail d’apprenti sorcier. Elles sont bien l’aboutissement de démarches scientifiques avec leurs lots de recherches, de développements, de remises en question et de réponses à ces questions. Les nouvelles méthodologies que nous proposons sont sans cesse réfléchies, testées et proposées pour leur pertinence.
 


Pour plus d’information, visitez le site de Novamétrie.





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