Carnets du Business


           
Louis Bernard
Louis Bernard est le fondateur de Layer Cake, un cabinet de formation spécialisé dans les... En savoir plus sur cet auteur

Des nouvelles du wargame




Jeudi 13 Décembre 2012


Vous avez déjà joué à Risk ou à Diplomacy et vous avez aimé ça ? Les échecs n’ont pas de secrets pour vous ? Vous êtes toujours partant pour une petite partie de Command and Conquer entre amis ? Attention, vous êtes peut-être un wargamer. Et aujourd’hui, cela peut valoir de l’or !



Le jeu de guerre est très ancien. Jean-Loup Samaan et Lionel Benatia datent le premier d’entre eux à la Chine antique, au jeu Wei-Hai plus précisément, qu’on dit inventé par Sun Tzu l’auteur de L’Art de la guerre. Il passe ensuite aux Indiens, avec leur  Chaturanga, ancêtre des échecs qui utilisent différentes unités de combat (comme des fantassins, des navires ou des unités de ravitaillement). Puis, le wargame émerge lentement en Prusse sous le nom de Kriegsspiel avant devenir un loisir de masse au XXe siècle.
 
Always first, les Américains découvrent vite le potentiel de ces jeux qui avaient séduit l’Etat-major allemand. Surfant sur la révolution technologique, ils croisent le wargame avec l’informatique, en mixant l’aléatoire humain et le calcul de probabilité des machines. C’est d’ailleurs l’armée américaine qui développe le premier wargame informatique en proposant d’incarner un de leur soldat, sous la sobre désignation d’American Army, qui est unanimement considéré comme le premier serious game. 
 
Un nouveau cap semble franchi avec la création récente de l’Institute for Creative Technologies (ICT) en Californie. Là bas, un service du Pentagone simule à grande échelle les guerres de demain, en se reposant sur la technologie dernier cri et sur l’imagination des scénaristes d’Hollywood. Le Pentagone et Hollywood travaillant main dans la main ? L’affaire n’est pas nouvelle. Jusqu’aux années 60, les fameux studios disposent d’une totale coopération avec les forces armées, qui réalisent ensemble quelques un des plus beaux films de guerre. Mais la guerre du Vietnam change la donne, les intellectuels s’engageant progressivement aux cotés des contestataires. Avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan, « un ancien de la maison », la collaboration reprend de plus belle jusqu’à nos jours. Après tout, si le jeu de guerre peut profiter à tout le monde…
 
 
Et de notre coté ? La France s’y met. Lentement. Très lentement. Mais des esprits éclairés ont pleinement saisi le concept novateur et formateur du wargaming, au point que l’Ecole de Guerre, qui forme notre Etat-major, se lance maintenant dans des tournois à grande échelle à destination des officiers. Joindre l’utile à l’agréable, le ludique à la formation, du tout bénef’ pour nos soldats.
 
Surestime-t-on le potentiel du wargaming ? Non, à en croire Jean-Loup Samaan et Lionel Benatia qui parlent ouvertement de « planification et de préparation du futur » et qui estiment qu’il existe « un réel besoin en France de réinvestir la pratique des wargames, et plus exactement de ré-impliquer les forces armées ». Alors, mesdames et messieurs, pour la patrie, à vos plateaux de jeu !
 





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