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Google est-il l’avenir de la presse ?




Mardi 19 Février 2013


La querelle opposant les patrons de presse français au géant de l’internet Google a finalement abouti début février 2013. Après deux mois de négociation, les parties sont arrivées à un accord. Éric Schmidt, le président de Google, et François Hollande ont en effet signé un texte qui prévoit notamment l’accompagnement par la firme de Mountain View des organes de presse généraliste dans leur transition numérique.



Google est-il l’avenir de la presse ?
Après avoir été convoqué par l’Élysée, Éric Schmidt s’est engagé le 1er février 2013 à mettre 60 millions d’euros à disposition de la presse généraliste française. Ces fonds serviront à financer l’intervention d’ingénieurs missionnés par Google pour assister les organes de presse française dans leur transition vers le numérique. François Hollande s’est félicité de cet évènement à l’occasion de la signature de l’accord.
 
Il est vrai que l’implication de Google aux côtés de la presse française est un évènement suffisamment inédit pour être remarqué. Ce faisant, la firme de Mountain View illustre que sa position n’est pas celle du parasite où du prédateur que lui ont parfois prêtés les médias français. Au contraire, Google se positionne ainsi comme une firme dynamique et de bonne volonté, soucieuse d’accompagner des partenaires en difficulté dans les profonds changements qui affectent leur milieu.
 
Au lieu de la taxe sur les droits de diffusion que les éditeurs de presse souhaitaient faire payer à Google, les parties ont su s’entendre afin de préserver la gratuité de l’information sur le Net. Éric Schmidt n’avait d’ailleurs pas hésité à défendre fermement cette position en faisant savoir au gouvernement français qu’il ne référencerait plus la presse française dans Google News si on lui avait imposé une taxe pour cela.
 
On ne peut que se féliciter que la voix de la collaboration ait été privilégié ici. En Belgique, où les éditeurs de presse sont très tôt partis en croisade contre Google et ont obtenu que la diffusion de leur contenu soit taxée, les journaux ont été déréférencés pendant 6 ans. Leur quasi-invisibilité sur le net n’a pris fin que lorsqu’une collaboration commerciale a été décidée le 12 décembre 2012.
 
L’industrie médiatique française devrait ainsi emprunter le même chemin que son homologue belge. En vertu d’un partenariat, Google continuera de référencer gratuitement les contenus mis en ligne par les éditeurs signataires. En retour, ceux-ci bénéficieront d’un soutien humain et technologique qui leur permettrait de développer la fréquentation de leur site et de mieux monétiser leur contenu. En somme, les éditeurs seront aidés de façon à ce qu’ils profitent plus et mieux du trafic généré par les services de Google.
 
Il se dessine ainsi aujourd’hui deux camps en matière quant au droit de la presse sur internet. Celui des pays qui, comme la France ou la Belgique, ont pris le parti de s’inscrire dans la dynamique lancée par les moteurs de recherche. Puis vient le camp des pays tels que l’Allemagne qui a retenu l’idée de la taxe et impose aujourd’hui à la plupart des blogs et sites spécialisés de reverser des droits aux publications vers lesquelles ils donnent des liens. Difficile de dire ce qui de la diffusion massive de l’information ou de la protection des éditeurs bénéficiera le plus à l’industrie médiatique. Il n’en reste pas moins que se dessine aujourd’hui deux approches à qui il reste à subir l’épreuve du temps.





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