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Guillaume Pepy, actuel Président de la SNCF




Mardi 1 Décembre 2009


Innovation et consensus, sinon rien!



Parcours

Guillaume Pepy, actuel Président de la SNCF
Guillaume PEPY est né en 1958 à Neuilly-sur-Seine. Il est diplômé de Sciences Po Paris, à la suite de quoi il intégrera l’ENA (Promotion Louise Michel, 1982-84). C’est ainsi qu’il débutera tout naturellement sa carrière dans la haute fonction publique. Il sera d’abord auditeur, puis maître des requêtes au Conseil d’Etat jusqu’en 1987, avant de travailler successivement dans plusieurs cabinets ministériels (conseiller technique du ministre du Budget Michel Charasse, directeur des cabinets du ministre de la Fonction publique Michel Durafour et du ministre du Travail Martine Aubry…).

Il rejoindra très tôt la SNCF (1988), en tant que directeur de cabinet du président Jacques Fournier. Il refera, entre 1990 et 1993, un bref passage par des cabinets ministériels avant de retourner à la SNCF en qualité de Directeur de l’investissement, de l’économie et de la stratégie. Il ne cessera dès lors de poursuivre son ascension dans l’entreprise en occupant d’abord la fonction de Directeur des grandes lignes, puis celle de Directeur général délégué de l’ensemble des « activités voyageurs » (TER, Transilien, grandes lignes, matériel et traction).

C’est en 2003 que Louis Gallois le nommera Directeur général éxecutif de la SNCF, fonction à laquelle il sera reconduit par Anne-Marie Idrac. Il succèdera à celle-ci en 2008 au poste de Président, sur nomination de l’Elysée.

Guillaume Pepy n’aura, au cours de sa carrière, effectué qu’un bref crochet par le privé, entre 1996 et 1997, en tant que Directeur général adjoint de la SOFRES.

Profil stratégique : l’innovation organisationnelle et commerciale

Guillaume Pepy est une boîte à idées. Depuis son entrée à la SNCF, il n’a de cesse de provoquer les changements d’habitudes, malgré une culture d’entreprise aux codes stratégiques bien ancrés. Ainsi, on lui doit l’instauration d’une politique d’optimisation tarifaire à la SNCF (le Yield management), permettant au transporteur d’accroître le taux d’occupation des trains avec la mise en place de tarifs plus flexibles.

C’est aussi à son initiative que la SNCF lance le site voyages-sncf.com (en 2000) et IDTGV (en 2004). Et fort d’un caractère fédérateur que tous ses collaborateurs lui reconnaissent, il est enfin à l’origine de la création en 2007 de l’Alliance Européenne des Opérateurs Ferroviaires de Grande Vitesse (RAILTEAM) (1).

Mais désormais qu’il tient les rênes de l’entreprise, Guillaume Pepy, en éternel infatigable, n’entend pas se contenter d’une rente de monopole ! Il déclarait notamment : « quand on a passé dix-huit ans dans une entreprise et que l'on arrive en haut, on éprouve une irrésistible envie d'agir. Je veux qu'en 2012 la SNCF soit le champion mondial des transports ferroviaires » (2) ! C’est aussi pour cette raison que seulement cinq semaines après sa nomination, il amorce une petite révolution : il lance la première OPA de l’histoire de la SNCF sur une filiale de celle-ci, Geodis, dans la perspective à moyen terme de faire de l’entreprise le champion européen du fret.

Signe distinctif : le dialogue social

La gestion des conflits internes est une tâche délicate à la SNCF. A fortiori pour Guillaume Pepy, que le Président de la République a justement mandaté en vue de refonder le pacte social de l’entreprise. Mais le nouveau capitaine maîtrise le cap : c’est grâce à ses qualités d’écoute et ses réflexes consensuels que l’Elysée l’a préféré à Anne-Marie Idrac en 2008 : « il faut que ce qui est négocié à la SNCF ait autant de valeur, sinon plus, que ce qui est « arraché » dans un conflit. […] L'engrenage de la grève, ce fameux rapport de force à la française dans lequel on va se mesurer, presque un bras de fer [...], conduit à une grève dans laquelle tout le monde est perdant » (3).

Marc Fressoz, auteur du livre « SNCF, la machine infernale », dit de lui qu’il est « Presque un cheminot, […] un démineur social » (4). Il n’est en effet pas rare de voir Guillaume Pepy se détourner des journalistes –avec lesquels il entretient toutefois des liens privilégiés-, pour prendre le temps d’aller saluer ses agents.

(1) Wikipedia
(2) Les Echos, "Guillaume Pepy, à fond de train"
(3) Le Point, "Pepy veut rompre avec la "gréviculture" et sauver le fret"
(4) Le Nouvel Observateur, "Guillaume Pepy est un démineur social"

Voir également:
L'express, "Guillaume Pepy nommé nouveau patron de la SNCF"
www.boursier.com, "Geodis, la stratégie de Guillaume Pepy"
www.whoswho.fr


Ludovic François



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