Carnets du Business


           

Henri Proglio, PDG d'EDF




Vendredi 26 Février 2010


L’expérience face aux grands défis de l’énergie



Parcours

Henri Proglio, PDG d'EDF
Henri Proglio est né en 1949. Diplômé d’HEC Paris, promotion 1971, il intègre une filiale de la Générale des Eaux, devenue Veolia, en tant que stagiaire. Fidèle à l’entreprise de ses débuts, il y mènera toute sa carrière jusqu’à être nommé PDG de la CGEA, la filiale spécialisée dans la gestion des transports et des déchets. En 1997, il est nommé vice-président exécutif du groupe. C’est trois ans plus tard que Vivendi Environnement est séparé de sa maison-mère, pour devenir Veolia Environnement. A cette occasion, c’est Henri Proglio qui sera choisi comme nouveau patron.

Après avoir refusé une première fois de prendre la direction d’EDF en 1994, il est nommé PDG du groupe en conseil des ministres le 25 novembre 2009, succédant ainsi à Pierre Gardonneix. Henri Proglio est réputé être proche du pouvoir exécutif, et aurait joué un rôle de premier rang dans la fusion GDF-Suez.

Parallèlement à sa carrière, Henri Proglio se montre particulièrement actif et influent : il préside également le comité des rémunérations et des nominations de CNP Assurances, siège au conseil d’orientation de l’Institut de l’Entreprise, et préside le conseil d’établissement du groupe HEC depuis 2005. Il conserve par ailleurs la Présidence du conseil d’administration de Veolia.

Profil stratégique : ambition et franc-parler

Henri Proglio est un homme de grands chantiers. Il a dès sa nomination manifesté une grande ambition stratégique pour l’énergéticien français : en faire le chef de file du nucléaire. Peu coutumier de la langue de bois, il se prononce donc vigoureusement en faveur d’une ouverture du capital de la filiale réacteurs d’Areva, n’en déplaise à Anne Lauvergeon. Et de justifier sa position : « la filière nucléaire française ne fonctionne pas. On a créé une certaine pagaille en dispersant les compétences. […] On ne vend pas des machines à café ou des sucres d'orge! Le nucléaire, c'est de l'industrie lourde. Il faut que toute la filière se range derrière EDF. Ça a toujours marché comme cela, et je ne vois pas pourquoi cela changerait...».

Proglio aime les choses en ordre donc, mais aussi les défis que bien d’autres auraient contourné. Parmi ceux-ci, on retiendra la consolidation de la filière nucléaire française, un rapprochement entre EDF et Veolia, et une prise en main de la réforme du marché domestique de l’électricité. La technocratie, en outre, n’est pas davantage dans ses petits papiers : « je vais commencer par supprimer les cabinets (...). EDF est une administration cotée en Bourse qui va devenir une entreprise ».

Signe distinctif : un homme de réseaux physiques… et humains

Henri Proglio a survécu à l’épisode Messier : bien des commentateurs attribuent sa résilience à la fiabilité des réseaux qu’il a tissés au fil du temps. Outre son solide carnet d’adresses constitué au gré des rencontres dans le club très fermé du CAC40, ou auprès de ses anciens camarades d’HEC, Proglio est également le loup blanc des milieux politiques. C’est surtout grâce à ses responsabilités à la tête de Veolia, qu’il fut amené à côtoyer de nombreux élus locaux. Certains d’entre eux étant, accessoirement, eux aussi promus à un destin national ! Proglio, même s’il déclenche parfois la polémique, jouit d’une intelligence relationnelle indiscutable : entré par la petite porte, il aura su se frayer le chemin de la réussite à travers la nébuleuse Veolia, empire de 300 000 salariés !


Les Cdb

Dans cet article : henri proglio



Recherche

Rejoignez-nous
Twitter
Rss
Facebook










2ème édition, revue et augmentée