10ème Baromètre Ernst & Young de l’attractivité de la France



Mercredi 1 Juin 2011


La France, 2ème destination la plus attractive en Europe pour les investissements étrangers directs (IDE), est en passe d’être rattrapée par l’Allemagne.

Deux projets d’investissement seulement séparent les deux pays qui enregistrent respectivement 562 et 560 décisions d’implantation internationale en 2010.



L’Europe : retour à un rythme d’investissements d’avant la crise

Le Baromètre 2011 marque clairement la reprise des investissements étrangers sur l’ensemble de l’Europe. Celle-ci accueille un IDE sur quatre dans le monde (CNUCED – 2010). Le Baromètre Ernst & Young fait état d’une augmentation de 14% du nombre de décisions d’implantations entre 2009 et 2010 sur le continent (3757 au total). Après 3 années de baisse continue, le nombre d’emplois créés par les IDE augmente également (137 337, +10%), même s’il est en diminution de 36% par rapport au niveau record de 2006.

A l’intérieur de l’Europe, le Royaume Uni reste le leader incontournable avec 728 projets annoncés et 21 209 emplois créés en 2010. Le fait marquant du Baromètre 2011 est la progression remarquable de l’Allemagne qui recense 34% de projets en plus sur son territoire par rapport à l’année précédente. En progression continue depuis 2005, l’Allemagne reste 3ème derrière la France, laquelle est bousculée sur la deuxième marche du podium européen en 2010. Suivent dans le TOP 5 la Russie et l’Espagne. Autre fait marquant : la progression forte de la Pologne (+40% en nombre de projets), de la Hongrie (+38%) et de l’Irlande (+36%) par rapport à 2009.

La France: en passe d’être rattrapée par l’Allemagne

En 2010, la France a accueilli 562 implantations internationales et vu la création de 14 922 emplois associés sur son territoire, soit une croissance de 6% et 12% respectivement par rapport à l’année précédente. Cette évolution reste néanmoins inférieure à celle de la moyenne des pays de l’Europe de l’Ouest, qui elle, est de 11% pour les nouveaux projets et de 21% en ce qui concerne les emplois créés.
La performance de la France en 2010 doit beaucoup au dynamisme des activités de services (+40% de projets), de R&D (+34%), et de l’industrie (1ère position européenne, avec 220 décisions d’unités de production ou de logistique).

« Les résultats du Baromètre soulèvent cependant quelques inquiétudes dans des secteurs stratégiques pour la sortie de crise : baisse des projets dans les centres de décision (5ème place européenne en 2010), de l’industrie pharmaceutique (-33%) et des implantations annoncées par les investisseurs indiens ou chinois qui continuent à préférer, pour la moitié d’entre eux, Royaume-Uni et Allemagne. » alerte Marc Lhermitte, associé Ernst & Young et auteur de l’étude.

L’Europe : incontournable dans un monde multipolaire

Avec 38% des 812 décideurs internationaux qui la placent parmi les 3 zones mondiales les plus attractives, la Chine est confirmée comme la destination la plus prometteuse pour les investissements étrangers. L’Europe de l’Ouest occupe quant à elle, la 2ème place, malgré une baisse continue de son attractivité (de 63% à 35% en 5 ans). Le Baromètre 2011 salue le retour de l’Europe centrale et orientale qui, après avoir fortement souffert de la crise, occupe la 3ème place du podium avec 29% d’investisseurs convaincus.

« A l’avenir, aucune région du monde ne pourra prétendre au monopole de l’attractivité. En 2005 la région la plus attractive aux yeux des investisseurs interrogés, l’Europe de l’Ouest, remportait 63% des suffrages, la moins attractive, le Brésil, 6%. En 2011, l’écart s’est considérablement réduit, avec un score maximum de 38% pour la Chine et un minimum de 11% pour la Russie. La concurrence mondiale se resserre.» signale Marc Lhermitte.

La France : en quête d’un projet d’avenir…

En 2011, la France envoie indéniablement des signaux positifs à la communauté des investisseurs étrangers: 62% d’entre eux (207 entreprises interrogées pour le Baromètre France) se déclarent séduits par les projets du Grand Emprunt et 51% estiment que la suppression de la taxe professionnelle répond à l’amélioration de son attractivité.

Cependant, ils regrettent que la France n’affiche pas une stratégie d’attractivité plus ambitieuse et mieux maîtrisée, porteuse d’une vision d’avenir susceptible de les séduire, d’attirer et développer leurs projets. Ainsi seuls 31% des investisseurs interrogés estiment que l’attractivité de la France va s’améliorer à 3 ans, alors qu’ils étaient 45% l’an passé à exprimer leur optimisme. Ils sont, en comparaison, 47% à imaginer un avenir positif pour l’Allemagne.

… qui pourrait passer par ses grandes agglomérations

Si 70% des investisseurs interrogés se déclarent satisfaits du site France, ils expriment, encore et toujours, l’attente d’un signal fort en matière de flexibilité administrative, juridique et fiscale (44%), de réduction des charges sociales (34%) et de soutien à l’innovation (18%).

« Le Baromètre 2011 démontre que l’attractivité de la France passe aussi par celle de ses grandes agglomérations, par leur capacité à occuper le terrain et à bousculer l’ordre établi des grandes métropoles européennes. Pour ce faire, elles doivent en priorité continuer à développer des projets d’aménagement structurants et des campus de rang international » ajoute Marc Lhermitte.
Le top 15 européen, mené par Londres, ne contient qu’une seule ville française (Paris, 2ème position) contre 4 villes allemandes. Parmi 10 agglomérations françaises, Lyon est l’incontestable challenger de Paris quand il s’agit de désigner la ville entreprenante de demain (51% des voix). Suivent Marseille-Aix-en-Provence (15% des mentions), Toulouse (14%), Lille (13%), Bordeaux (12%) et Nantes (11%), devant Strasbourg, Montpellier, Rennes et Nice.

« Alors que les pôles d’attraction se multiplient et se spécialisent au niveau mondial, la France peine à convaincre les investisseurs quant à son projet d’avenir. Destination incontournable aujourd’hui, leader européen demain, elle devra faire la preuve de sa capacité à être plus spécialisée et plus innovante. Les investisseurs sont formels : le projet de la France reste à définir. » conclut Marc Lhermitte.

Méthodologie

Le Baromètre 2011 de l’Attractivité du Site France s’articule autour d’une double analyse :
d’une part, l’analyse des grandes évolutions des flux d’investissements étrangers en Europe et en France. La base de données « Ernst & Young European Investment Monitor 2011 » recense le nombre d’implantations sur site. Pour les besoins de l’analyse, des sources complémentaires reconnues sont également utilisées.
d’autre part, l’analyse de la perception et des attentes des grands décideurs internationaux à travers une enquête conduite par l’institut CSA qui interroge par téléphone les décideurs internationaux selon le système CATI — Computer Assisted Telephonic interviews. Du 2 au 18 février 2011, ce sont 207 dirigeants d’entreprises qui ont été interrogés dans 23 pays différents (5 langues)

A propos d’Ernst & Young

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La Rédaction