Accélération des opérations de fusions et acquisitions dans les énergies renouvelables en 2010 et 2011



Vendredi 26 Aout 2011


Selon une nouvelle étude internationale de KPMG, la France est le 3e pays le plus attractif en Europe pour les investissements dans les énergies renouvelables



« Un intérêt accru pour les énergies renouvelables après Fukushima, de meilleures conditions de financement ainsi que la réduction annoncée de certaines incitations tarifaires entrainent une plus grande concurrence sur la vente des actifs du secteur » indique Wilfried Lauriano do Rego, Associé KPMG en charge de l’activité Energie, Chimie et Pharmacie.

Selon 74% des sondés, les fusions et acquisitions du secteur seront l’objet d’une concurrence accrue en 2011

En 2010, 446 transactions ont été réalisées dans le secteur des énergies renouvelables dans le monde, soit une augmentation en volume de plus de 70% par rapport aux 260 opérations conclues en 2009. Cette tendance se poursuit en 2011 avec plus de 140 opérations annoncées au 1er trimestre 2011, pour un montant atteignant déjà 11,2 milliards de dollars, contre 5,5 milliards de dollars en moyenne par trimestre en 2010. Confirmant ce fort appétit des investisseurs pour le secteur, 74% des sondés prévoient un renforcement de la concurrence lors de l’acquisition des cibles et 64% affirment que leur valorisation augmentera. Plus de 40% des grandes sociétés et investisseurs interrogés valoriseront leur cible 3 à 5 fois l’EBITDA dans les prochains 18 mois, alors que l’an dernier ils n’envisageaient qu’un maximum de 3 fois l’EBITDA (39%).

Les chinois, nouveaux investisseurs dans les énergies renouvelables selon 78% des sondés

Si les chinois sont les nouveaux grands acheteurs du secteur, 59% des sondés s’attendent à ce que les nouveaux investisseurs soient Nord Américains, 42% à ce qu’ils soient Indiens, 41% d’Europe de l’Ouest. Or, ces investisseurs préfèrent investir sur leur marché national : 63% des fusions et acquisitions réalisées en Chine en 2010 ont été menées par des investisseurs chinois. En effet, plus de 80% des américains prévoient d’investir aux Etats-Unis. Près de 60% des asiatiques ciblent la Chine ou l’Inde, alors que les trois premiers pays visés par les européens sont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.

La Chine, sera le deuxième pays le plus ciblé pour les fusions et acquisitions du secteur ; en Europe, la France arrive en troisième position ex aequo avec l’Italie

Si les Etats-Unis sont les plus attractifs, avec 53% des sondés prévoyant d‘investir dans ce pays durant les 18 prochains mois, la Chine a connu la principale avancée, passant cette année de la cinquième à la seconde position avec 38% des intentions d’acquisition, suivi par l’Inde (35%).

En Europe, les pays les plus attractifs sont l’Allemagne (34%) et la Grande Bretagne (33%) suivis de la France et de l’Italie (citées par 25% des sondés).

La biomasse apparaît comme le segment le plus attractif, suivi de près par l’énergie solaire

Les fusions et acquisitions dans la biomasse ont plus que doublé en 2010, atteignant 2,2 milliards de dollars. Ce secteur représente désormais 9% des fusions et acquisitions contre 3% en 2009.

Durant les 18 prochains mois, 46% des sondés (contre 37% en 2010) ont l’intention d’investir dans ce segment qui apparaît comme le plus attractif ; suivi de près par l’énergie solaire (cité par 39% des sondés en 2011 ; 36% en 2010), alors que l’éolien terrestre perd du terrain (30% en 2011 ; 35% en 2010) mais reste solidement ancré en troisième position.

L’engouement pour l’éolien offshore se confirme et reste stable autour de 10%. Le projet d’appel d’offre du gouvernement Français pour le développement de l’éolien offshore en France devrait attirer l’intérêt du secteur si les conditions tarifaires sont jugées suffisantes.

En Europe, les incitations gouvernementales et les conditions de financement, apparaissent comme les éléments clefs de développement du secteur

Les incitations gouvernementales constituent le premier moteur de développement du secteur des énergies renouvelables en Europe. C’est le cas pour 41% des sondés ayant l’intention d’investir en Italie, 38% des sondés qui visent la Grande-Bretagne et 29% de ceux qui ciblent l’Allemagne.

« Sans davantage de stimuli gouvernementaux, le niveau des fusions-acquisitions dans le renouvelable, et en particulier sur le segment du photovoltaïque, risque de décroître significativement une fois que les projets de construction en cours auront trouvé leurs propriétaires de long terme » précise Wilfried Lauriano do Rego.

Selon 59% des sondés, les conditions de financement seront également un important moteur pour les fusions et acquisitions dans les prochains 18 mois. Un tiers des sondés interrogés constatent une amélioration des conditions de financement depuis un an (contre 22% l’an dernier).

La motivation principale des investisseurs pour ce secteur en France est liée pour 34% des sondés à la demande du marché, pour 31% aux incitations gouvernementales, pour 14% à la disponibilité de l’énergie renouvelable et 8% à la compétitivité du marché. « Il faut noter que la France a subi un coup d’arrêt des investissements dans le segment du solaire en raison des incertitudes créées par le moratoire sur le photovoltaïque » précise Chantal Toulas, Executive Director KPMG Corporate Finance.


Télécharger l'étude Green Power 2011 de KPMG

La Rédaction