Affaire Carlos Ghosn : Renault rapporte de nouveaux faits à la justice



Mardi 2 Avril 2019


La marque au losange vient d’effectuer deux nouveaux signalements auprès de la justice française. Il s’agit cette fois de flux financiers en direction d’Oman et dont la justification comptable pose question. Des accusations qui s’ajoutent à toutes celles émises au Japon par Nissan et les autorités fiscales.



Creative Commons - Pixabay
Après les frais de son mariage réglés par la compagnie, de nouveaux flux financiers embarrassants pour Carlos Ghosn ont été repérés par Renault. « Ce deuxième signalement remonte à vendredi 29 mars auprès du parquet de Nanterre, et il concerne des flux financiers, une dizaine de millions d'euros selon une source proche du dossier, en direction du petit sultanat d'Oman. Cette dizaine de millions d'euros était "marquée" comme des dépenses de marketing vers la société qui distribue les véhicules Renault et Nissan sur place. Mais, cet argent provient directement du centre de coût de la présidence, donc de l'enveloppe personnelle de Carlos Ghosn au siège de Boulogne-Billancourt. D'habitude, de telles dépenses sont réalisées par la direction régionale compétente, en l'occurrence la région Afrique, Moyen-Orient, Inde » explique France TV Info.

Dans ce procédé, des similitudes sont observées par rapport aux dénonciations effectuées par ailleurs : « Cela rappelle des soupçons émis par Nissan : le constructeur japonais a déjà mis au jour des circuits similaires, des sommes transitant exactement de la même manière vers le distributeur à Oman, puis transférées vers une autre société et servant ensuite à des investissements et des achats personnels de Carlos Ghosn. Une source évoque ainsi l'achat d'un yacht et ajoute que pour Nissan, le préjudice s'élève à 35 millions de dollars » poursuit la chaine publique d’info.

Mais si venant de Nissan, le clan Ghosn assurait que les accusations faisaient partie d’une machination industrielle organisée par la marque japonaise, les nouveaux élément accusateurs issus de Renault résonnent d’une toute autre manière. L’enquête interne du constructeur français ouvre d’ailleurs des procédures en France qui, quel que soit le sort de l’ancien patron au Japon, obligeront l’homme d’affaires à s’expliquer sur ces millions d’euros de la société qui semblent avoir été dépensés à des fins privées.

Joseph Martin