Apprentis : le gouvernement taille dans les aides en 2026



Jeudi 16 Octobre 2025


Le 14 octobre 2025, le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2026. Ce texte contient des mesures majeures touchant directement les entreprises employant des apprentis : l’aide de 500 euros pour le permis B est supprimée, les exonérations de cotisations sur les salaires des apprentis recrutés dès 2026 sont supprimées, et le régime social sera plus homogène.



Coûts supplémentaires pour les employeurs : moins de soutien à la mobilité des apprentis

Jusqu’à présent, les entreprises pouvaient s’appuyer sur l’aide forfaitaire de 500 euros dédiée aux apprentis pour financer le permis B de leurs alternants, facilitant leur mobilité entre formation et poste. Le Budget 2026 propose de supprimer cette aide, ce qui transfère une charge implicite sur l’apprenti lui-même

Pour les entreprises, cela signifie plusieurs défis nouveaux : la nécessité de compenser cette perte pour rester attractives ; un risque de désengagement des apprentis ne pouvant assumer seuls ce coût ; un alourdissement administratif si des dispositifs internes d’avance ou de remboursement de frais sont mis en place.

Auto Plus analyse cette suppression comme un coup de rabot dans les avantages liés à l’apprentissage, et alerte les employeurs sur l’impact pratique pour les apprentis, notamment ceux qui n’ont pas d’autre mode de financement du permis. Les entreprises de secteurs nécessitant des déplacements (BTP, logistique, maintenance) seront les plus exposées, car le critère « posséder le permis » devient plus coûteux à satisfaire.

Impact sur la masse salariale : fin des exonérations des apprentis dès 2026

L’autre changement majeur touche directement le coût salarial des apprentis. Le projet de budget prévoit la suppression des exonérations de cotisations sociales et de CSG sur les salaires des apprentis recrutés à compter de 1ᵉʳ janvier 2026, selon BFMTV.

Jusqu’ici, les entreprises bénéficiaient d’un allègement de charges sur la partie de rémunération exonérée pour les apprentis. Ce soutien disparaîtra pour les nouveaux contrats. Nice-Matin précise que cette suppression visera les contrats signés en 2026 et entraînera une baisse du salaire net des apprentis, ce qui se reflète aussi sur le coût global pour l’entreprise.

Concrètement : si l’apprenti perçoit une rémunération brute, l’employeur devra assumer davantage de charges (ou accepter que l’apprenti ait un net réduit). L’argument gouvernemental met l’accent sur l’égalité sociale : « Les droits des apprentis sont identiques à ceux des salariés et doivent (…) être financés. »

Pour les entreprises, cela se traduit par : une hausse du coût total d’embauche des apprentis ; un arbitrage entre maintenir des conditions attractives ou accepter une baisse du net pour l’apprenti ; la possible nécessité de renégocier les budgets formation / social pour absorber la charge.
 

François Lapierre