De Ningbo à Felixstowe : un itinéraire inédit à travers l’Arctique
Le Istanbul Bridge, navire battant pavillon du Liberia et opéré par la compagnie chinoise Sealegend, a quitté le port de Ningbo-Zhoushan le 22 septembre 2025, chargé de 4 890 conteneurs de produits manufacturés, selon Courrier International. Il a traversé la mer de Sibérie orientale, contourné la péninsule de Yamal et franchi la mer de Barents avant d’atteindre les eaux européennes.
Le parcours, long d’environ 8 000 milles nautiques (près de 14 800 kilomètres), s’est achevé en vingt jours, soit deux fois plus rapidement que les trajets habituels via le canal de Suez, qui exigent en moyenne quarante jours, selon BFM TV. L’itinéraire, baptisé China-Europe Arctic Express, constitue une première mondiale pour un porte-conteneurs de cette taille.
L’arrivée du navire au port de Felixstowe le 13 octobre a marqué la réussite d’un projet initié plusieurs années auparavant dans le cadre des coopérations logistiques entre la Chine et la Russie.
Le parcours, long d’environ 8 000 milles nautiques (près de 14 800 kilomètres), s’est achevé en vingt jours, soit deux fois plus rapidement que les trajets habituels via le canal de Suez, qui exigent en moyenne quarante jours, selon BFM TV. L’itinéraire, baptisé China-Europe Arctic Express, constitue une première mondiale pour un porte-conteneurs de cette taille.
L’arrivée du navire au port de Felixstowe le 13 octobre a marqué la réussite d’un projet initié plusieurs années auparavant dans le cadre des coopérations logistiques entre la Chine et la Russie.
La montée en puissance de la route maritime du Nord
La Northern Sea Route (NSR), sous supervision de l’agence publique russe Rosatom, longe les côtes arctiques de la Russie entre la mer de Kara et le détroit de Béring. Longtemps considérée comme un itinéraire expérimental, elle devient aujourd’hui un corridor de plus en plus viable grâce à l’évolution du climat. Selon BFM TV, la fonte de la banquise permet désormais une navigation sur dix mois par an, contre à peine quatre auparavant.
Pour la Russie, cette route représente une opportunité économique majeure. Reuters rapporte que Rosatom prévoit une hausse de 50 % du nombre de navires étrangers empruntant la NSR d’ici à la fin de la décennie. Le gouvernement russe investit dans des infrastructures portuaires à Mourmansk et Arkhangelsk, ainsi que dans la construction de nouveaux brise-glaces nucléaires.
De son côté, la Chine inscrit la route arctique dans sa stratégie des « nouvelles routes de la soie polaire », lancée en 2018. Pékin cherche ainsi à sécuriser ses échanges avec l’Europe tout en réduisant sa dépendance aux détroits de Malacca et de Bab el-Mandeb, où la piraterie et les tensions géopolitiques fragilisent la fluidité du commerce maritime. PortsetCorridors précise que la liaison inaugurale reliera régulièrement les ports chinois de Qingdao, Shanghai et Ningbo-Zhoushan aux terminaux européens de Felixstowe, Rotterdam, Hambourg et Gdansk.
Pour la Russie, cette route représente une opportunité économique majeure. Reuters rapporte que Rosatom prévoit une hausse de 50 % du nombre de navires étrangers empruntant la NSR d’ici à la fin de la décennie. Le gouvernement russe investit dans des infrastructures portuaires à Mourmansk et Arkhangelsk, ainsi que dans la construction de nouveaux brise-glaces nucléaires.
De son côté, la Chine inscrit la route arctique dans sa stratégie des « nouvelles routes de la soie polaire », lancée en 2018. Pékin cherche ainsi à sécuriser ses échanges avec l’Europe tout en réduisant sa dépendance aux détroits de Malacca et de Bab el-Mandeb, où la piraterie et les tensions géopolitiques fragilisent la fluidité du commerce maritime. PortsetCorridors précise que la liaison inaugurale reliera régulièrement les ports chinois de Qingdao, Shanghai et Ningbo-Zhoushan aux terminaux européens de Felixstowe, Rotterdam, Hambourg et Gdansk.
Une coopération sino-russe au cœur du projet
Le succès du voyage du Istanbul Bridge résulte d’une collaboration étroite entre les autorités chinoises, les armateurs privés et Rosatom, l’agence russe en charge de la logistique polaire. En juin 2025, RCInet rapportait que Rosatom et la société New New Shipping avaient signé un accord pour construire plusieurs porte-conteneurs de classe arctique capables de naviguer toute l’année dans les glaces. Ces nouveaux navires, conçus pour résister à des températures extrêmes et dotés de coques renforcées, devraient entrer en service à partir de 2027. Selon gCaptain, cette coopération vise à établir une ligne régulière Chine–Europe fonctionnant douze mois sur douze. Rosatom prévoit également de déployer des brise-glaces nucléaires supplémentaires pour escorter les convois en hiver, renforçant ainsi le contrôle russe sur le passage.
Pour Moscou, l’intérêt dépasse la simple logistique : chaque transit effectué dans la zone économique exclusive russe est soumis à autorisation et redevance. Le développement de cette route permet donc à la Russie d’accroître ses revenus tout en affirmant son influence dans la région arctique.
Pour Moscou, l’intérêt dépasse la simple logistique : chaque transit effectué dans la zone économique exclusive russe est soumis à autorisation et redevance. Le développement de cette route permet donc à la Russie d’accroître ses revenus tout en affirmant son influence dans la région arctique.