Avec l’achat de La Tribune Rodolphe Saadé confirme ses ambitions médiatiques



Vendredi 26 Mai 2023


Après avoir pris le contrôle de « La Provence » et des participations dans « M6 » et « Brut », Rodolphe Saadé a confirmé la prise de contrôle du journal économique « La Tribune ».



A peine rentré dans le club des propriétaires de presse, Rodolphe Saadé confirme cette tendance de concentration. Juste après avoir acheté pour 5 milliards d’euros les activités logistiques du Groupe Bolloré, le milliardaire franco-libanais confirme ses ambitions d’oligarque de presse. « Selon le communiqué publié ce vendredi matin par CMA CGM confirmant des informations d'Europe 1, sa filiale CMA CGM Médias, qui regroupe ses participations dans les médias, va racheter les parts de l'actionnaire et président du média, Jean-Christophe Tortora. « Le groupe a remis une promesse d'achat en vue de l'acquisition de 100%du capital du Groupe HIMA, propriétaire du journal La Tribune. La réalisation définitive de la transaction reste soumise à la consultation des instances représentatives du personnel », précise l'armateur dans son communiqué. Les 90 salariés (dont 40 journalistes) de la Tribune, qui viennent seulement d'apprendre la nouvelle à travers la publication du communiqué officiel, expliquent « tomber dans leur chaise », glisse au Figaro un journaliste », rapporte le quotidien français.
 
La stratégie du patron de CMA CGM dans les médias se confirme. Avec des prises de participations dans les grands groupes et des prises de contrôle de structures plus sectorisée. Après La Provence principal quotidien sur ses terres marseillaises, c’est au tour d’un titre économique en perte de vitesse ses dernières années mais avec une stratégie tournée vers le local. 
 
Après avoir eu de grandes ambitions déçues, le journal avait repris avec des objectifs plus limités. « Jean-Christophe Tortora, accompagné par la suite par Franck Julien (groupe Atalian) et de Laurent Alexandre (fondateur de Doctissimo et plusieurs entreprises high-tech), avait fini par le reprendre il y a dix ans à la barre du tribunal de commerce de Paris.
Le journal papier avait progressivement disparu au fil des années, au profit d'un investissement massif dans le numérique ainsi qu'un déploiement sur les territoires et dans les régions. Se définissant aujourd'hui comme «le média économique des transformations et des territoires», il compte quelque 20 000 abonnés à son site où 70 à 80% des contenus sont proposés en payant (de 100 à 400 euros par an selon les formules). L'objectif étant de doubler ce portefeuille d'abonnés d'ici à 2025 », explique Le Figaro.

Joseph Martin