Une double offensive saoudienne signée Airbus
Dès 10h30 ce lundi 16 juin 2025, Airbus a déclenché les hostilités de ce Salon du Bourget 2025. Le constructeur aéronautique européen a annoncé une première commande avec AviLease, le loueur saoudien de référence. Montant affiché : environ sept milliards d’euros. Dans le détail, le contrat comprend 30 monocouloirs A320neo et 10 appareils cargos A350F. Il pourrait s’étendre jusqu’à 77 avions, avec une option sur 55 A320neo et 22 cargos A350F. Un volume inédit pour une société encore jeune mais déjà classée parmi les bailleurs mondiaux de premier plan.
« L’ajout de ces avions de dernière génération améliore notre capacité à offrir des solutions de flotte modernes et économes en carburant », a déclaré Edward O’Byrne, PDG d’AviLease, dans un communiqué daté du 16 juin 2025. L’entreprise, qui exploite actuellement une flotte de 200 avions, renforce ainsi ses liens avec l’Europe.
Quelques heures plus tard, nouvelle annonce : Riyadh Air, la compagnie premium du royaume lancée sous l’impulsion du Fonds public d’investissement (PIF), a signé un contrat pour 25 Airbus A350-1000. Valeur théorique : environ 7,7 milliards d’euros. Le contrat prévoit une option d’achat pour 25 unités supplémentaires.
C’est un signal clair. Le long-courrier de 73 mètres, capable de parcourir jusqu’à 17 000 kilomètres, sera le socle de l’expansion intercontinentale de la jeune compagnie. Tony Douglas, directeur général de Riyadh Air, voit dans cet appareil « un pivot stratégique, adapté à une flotte à vocation mondiale ».
Le timing n’est pas anodin. Le premier vol commercial de Riyadh Air est prévu pour fin 2025. Cette commande vient renforcer un plan ambitieux : 132 appareils à terme, 100 destinations visées, et un objectif de 300 millions de passagers transportés par an d’ici à 2030 dans le cadre du plan Vision 2030 saoudien.
L’enjeu stratégique du salon du Bourget 2025 pour Airbus
Le Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, qui se tient jusqu’au 22 juin 2025, est plus qu’une vitrine. C’est une arène. Et Airbus y joue gros, face à son rival américain Boeing. En verrouillant ces deux contrats dès l’ouverture, l’industriel européen marque son territoire.
Benoît de Saint-Exupéry, vice-président d’Airbus en charge des ventes, n’a pas masqué son enthousiasme : « Nous sommes ravis d’accueillir AviLease en tant que nouveau client avec cette importante commande ». Il souligne aussi que « l’A350F deviendra la référence du fret aérien avec une consommation de carburant réduite de 20 % ».
Depuis plusieurs années, l’Arabie saoudite cherche à transformer son modèle économique. La création de Riyadh Air et le développement d’AviLease s’inscrivent dans le plan Vision 2030, une stratégie gouvernementale destinée à réduire la dépendance au pétrole en développant le tourisme, les transports et l’industrie.
Avec ses deux commandes, le royaume investit dans une aviation civile de pointe, tant pour le transport de passagers que pour le fret. Airbus, lui, renforce sa position dans le Golfe.