Caisse des dépôts : Olivier Sichel nommé directeur, ce que cela change



Jeudi 5 Juin 2025


La nomination d’Olivier Sichel à la tête de la Caisse des dépôts ouvre une nouvelle phase pour l’un des plus puissants leviers financiers publics en France.



Une nomination stratégique pour un acteur financier central

Le 4 juin 2025, le Parlement a validé la nomination d’Olivier Sichel au poste de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), à la suite de la proposition officielle d’Emmanuel Macron formulée le 16 mai. Ancien directeur général adjoint de la CDC et ex-patron de la Banque des territoires, Sichel succède à Éric Lombard, devenu ministre de l’Économie en décembre 2024. Son profil, à la croisée du privé (Wanadoo, LeGuide.com) et du public (Inspection des finances), signale une orientation marquée vers la gestion opérationnelle et l’investissement stratégique.

Avec 1 400 milliards d’euros d’actifs sous gestion, la CDC est un acteur financier majeur de l’économie française. Elle détient des participations importantes dans Bpifrance, La Poste, Icade, Egis, Suez ou encore Euronext, et intervient sur de nombreux segments via des fonds spécialisés. En 2024, la CDC a généré un bénéfice net de 5,1 milliards d’euros, dont 2,2 milliards ont été reversés à l’État. Elle figure parmi les premiers investisseurs publics en infrastructures, foncier, immobilier, énergie et numérique.

Quels impacts potentiels pour les entreprises françaises ?

Olivier Sichel a indiqué vouloir renforcer l’effet levier de la CDC pour accompagner la transformation économique, notamment via le financement d’infrastructures et le soutien aux entreprises innovantes. Sa gestion de la Banque des territoires a été marquée par des initiatives proactives en matière d’investissement dans la rénovation énergétique, la mobilité durable et les services numériques. Il pourrait ainsi orienter une partie des ressources vers des secteurs stratégiques à fort effet de levier économique.

Pour les entreprises, cela pourrait se traduire par une montée en puissance des dispositifs de financement en fonds propres ou quasi-fonds propres, un élargissement de l’accès aux prêts de long terme, et un soutien renforcé aux investissements industriels et technologiques. Le positionnement d'Olivier Sichel en faveur d’une logique partenariale public-privé pourrait aussi favoriser l’essor de co-investissements structurants, en particulier via Bpifrance et les fonds sectoriels gérés par la CDC. La logique d’impact économique pourrait ainsi être renforcée dans les arbitrages futurs.

Adélaïde Motte
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