Ce que le sort d’AOL et Yahoo nous dit de l’évolution du secteur numérique



Vendredi 7 Mai 2021


Il n’y a pas si longtemps AOL et Yahoo étaient les pionner de l’internet, l’annonce de leur vente pour 5 milliards d’euros par Verizon, qui avait déboursé en cumulé 9 milliards pour les acheter respectivement en 2015 et 2017.



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Dire qu’ils « ne valent plus grand-chose » comme l’écrit Le Monde  est exagéré, mais il est vrai que l’opération a quelque chose de symbolique. Verizon a annoncé la cession à 5 milliards de dollars d’AOL et Yahoo au fonds Apollo Global Management. C’est une nouvelle reculade pour ces deux groupes en termes de valorisations. En 2015 puis 2017, quand les deux groupes ont été achetés, leur valeur cumulée était de 8,9 milliards de dollars. « L’ensemble vendu sera rebaptisé Yahoo, et Verizon en conservera 10 %. Cette opération est d’abord un revirement stratégique pour le groupe et son PDG, Hans Vestberg. Nommé en 2018, l’ex-patron de l’équipementier suédois des télécoms Ericsson a vite compris qu’AOL et Yahoo, réunis sous le nom de Oath, n’avaient pas une force de frappe capable de résister à la concurrence. Fini, donc, la production de contenus, avec l’espoir de mieux asseoir sa base de clients et de drainer de la publicité : Verizon, qui a une dette de 129 milliards de dollars, donne la priorité au déploiement de la 5G, dans laquelle il investira 18 milliards de dollars pour la seule année 2021 » explique le quotidien.
 
L’article tape juste en voyant derrière cette opération, plus qu’une opération symbolique, ou la perte de vitesse de deux acteurs économiques. « C’est aussi une nouvelle page de l’histoire mouvementée d’Internet qui se tourne. Créés en 1985 et en 1994, America Online, avec ses logiciels d’accès au Web, et Yahoo, fort de ses applications populaires (messagerie, sport…), s’étaient imposés comme des marques iconiques. Et hors de prix. Avant l’éclatement de la bulle Internet en 2000, Yahoo valait 125 milliards de dollars en BourseEn 2001, la fusion AOL-Time Warner (cinéma, télévision) pour un montant record de 124 milliards de dollars devait sceller la naissance d’un nouveau modèle, le mariage de contenus exclusifs avec une plate-forme Internet. Il ne dura que huit ans, avant que Time Warner ne se sépare d’AOL en 2009. L’année précédente, le fondateur de Yahoo, Jerry Yang, s’était encore payé le luxe de refuser l’offre « trop basse » de Microsoft, qui lui proposait 44,6 milliards de dollars. » Une époque bien révolue.
 
Lire ici en intégralité l’édito du « Monde » cité

Joseph Martin
Dans cet article : AOL Le Monde Verizon Yahoo internet