Chine-USA : le bras de fer commercial ne fait que commencer



Lundi 13 Mai 2019


Les discussions entre Donald Trump et Xi Jinping n’ont débouché sur aucun retrait de part et d’autre. Les commentateurs sont une fois de plus contredits par les faits, Donald Trump maintient la pression sur la Chine qui adopte une position de victime.



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A ceux qui pensaient une fois de plus qu’il bluffait, Donald Trump a prouvé le contre. Une fois de plus, le président américain a surpris en accomplissant exactement ce qu’il prévoyait de faire. Un week-end après la rencontre au sommet avec Xi Jinping, Donald Trump a maintenu la pression douanière sur la Chine. De nouvelles pressions sur les produits chinois devraient d’ailleurs être présentés lundi 13 mai et servir de nouveau moyen de pression dans un bras de fer qui s’intensifie.

Outre les enjeux commerciaux qui sont importants – notamment sur le secteur primaire américain durement touché – l’opposition des Etats-Unis à la Chine a pris une dimension de lutte d’influence frontale après des années de compétition larvée. Dans la droite ligne de la culture de l’administration américaine actuelle, le choc est mis en scène et assumé. « Si la ligne dure de M. Trump reste transactionnelle, une partie de son administration considère en revanche les négociations en cours comme l’expression d’un rapport de force qui dépasse de loin les simples enjeux commerciaux. Le vice-président, Mike Pence, s’est déjà attaqué frontalement à la nature du régime chinois, qualifié d’« orwellien », au cours d’un discours prononcé en octobre devant un cercle de réflexion conservateur de Washington. L’ancien conseiller stratégique de Donald Trump, Steve Bannon, a publié le 6 mai une tribune incendiaire dans le Washington Post, dans laquelle il a invité le président des Etats-Unis à refuser un compromis avec Pékin. « L’objectif aujourd’hui des cadres radicaux qui dirigent la Chine est de devenir le pouvoir hégémonique mondial » » rapporte Le Monde.

Après seulement quelques mois de tension, le rapport de force est encore difficile à interpréter. La baisse de la croissance chinoise inquiète les dirigeants du pays quand Donald Trump reste populaire dans les sondages (46% favorables) avec un bilan économique solide. « Selon le Wall Street Journal, les Chinois, analysant les pressions de Donald Trump sur la Réserve fédérale pour qu’elle baisse ses taux d’intérêt, en avaient conclu que la croissance américaine n’était pas si robuste et que le président américain avait besoin d’un accord. Ils ont été une nouvelle fois pris au dépourvu. En témoigne le flottement de Pékin depuis l’annonce de l’augmentation des droits de douane de vendredi. Les Chinois ont jusqu’ici toujours répondu dans la minute aux augmentations américaines. Rien de tel cette fois-ci » souligne Le Monde. On attend désormais de l’Union européenne qu’elle vende chère sa place d’interface ou d’enjeu entre les deux mastodontes.

Joseph Martin