Comment parvenir à faire système pour une alimentation durable ?



Vendredi 18 Aout 2017


Alors que se prépare les Etats généraux de l'alimentation qui doivent réunir l'ensemble des acteurs de la fourche à la fourchette, les membres de ReADy se sont questionnés sur le réseau et son rôle : Comment peut-il nourrir les dynamiques régionales et parvenir à « faire système pour une alimentation durable »? Comment intégrer les nouveaux modèles économiques?



Source : Pixabay, image libre de droits

ReADy est un écosystème d'acteurs, professionnels de l'alimentation (entreprises, associations, institutions, territoires...), né de la construction d'une culture commune sur l'alimentation durable lors de la réalisation des « Repères pour une alimentation durable en Nord-Pas de Calais ». Les objectifs de départ : interconnaissance, échanger, débattre et agir entre intervenants très divers du système économique alimentaire.

Aujourd'hui, le Cerdd a constaté que pour faire évoluer le système alimentaire vers plus de durabilité, il était essentiel de permettre aux structures de proposer de nouvelles initiatives et d'innover. Face à un système cloisonné, l'une des pistes pour proposer des solutions nouvelles est de stimuler les coopérations. Mais comment des structures aussi différentes sont amenées à coopérer ?

« Dès 2008, j'ai affiché le bilan carbone de plus de 20 000 de nos produits pour que les clients mesurent l'impact de leur consommation sur les émissions de gaz à effet de serre. A l'époque, j'ai aussi fait le bilan de ce que nous jetions : 1 % de la marchandise, soit une tonne par jour, qui finissait dans des composteurs ! » explique Thomas Pocher, directeur des supermarchés E.Leclerc de Wattrelos et de Templeuve.

Depuis, ce constat l'a fait évoluer vers le développement de nouvelles offres de produits locaux et de saison, tout en réfléchissant à des actions Anti-Gaspi. 

Pour réduire le gaspillage des productions non calibrées subit par les agricultures, trois entreprises, Leclercq Templeuve, Mac Cain, Randstad et une entreprise d'insertion se sont associées, pour développer une gamme de soupes « Bon et Bien » :

"Nous avions à coeur de partager la lutte contre le gaspillage en général sur nos territoires, et la volonté d'en faire une opportunité d'emploi et de création de valeur."

Ils organisent un circuit pour récupérer chez les agriculteurs les légumes qui ne correspondent pas aux normes de la grande distribution et pour les transformer en soupe : la marque Bon et Bien est née ! « Les salariés qui confectionnent ces soupes sont recrutés localement parmi des personnes en insertion ou résinsertion, ils bénéficient d'un parcours de formation et d'un accompagnement. »

Ce social business est en Open source, comme l'a conclu Thomas Pocher « Si vous voulez le faire, je vous laisse les clefs du camion ».

 


Joseph Martin