Eclairage urbain : chez Citelum, une performance fonctionnelle et énergétique sur-mesure



Mercredi 11 Juillet 2018


Entretien avec Jean-Daniel Le Gall, directeur général adjoint



Quels sont les domaines d’activités de Citelum ?

Le premier d’entre eux est le cœur de métier historique de Citelum, à savoir l’éclairage urbain. Ce domaine a d’ailleurs évolué, depuis l’éclairage urbain jusqu’à l’éclairage tout court, puisque nous nous intéressons à la fois à l’espace public et à l’espace privé, suivant la même approche. Le deuxième domaine, tout aussi historique pour nous, est la mobilité urbaine en lien avec la lumière. Depuis sa création, Citelum intervient au niveau de la signalisation lumineuse tricolore et de la lumière autour des carrefours, dans une logique sécuritaire, à travers la gestion du trafic. Troisième domaine, sur lequel nous travaillons depuis une quinzaine d’années : les systèmes connectés. En effet, l’espace public est composé d’un certain nombre d’équipements électriques, dont l’éclairage fait partie. Mais au-delà de cette infrastructure d’éclairage, l’espace public est aussi composé d’installations de vidéoprotection, de panneaux à messages variables, d’équipements de communication, de relais type wifi, de capteurs, etc. Tous ces éléments ont pour point commun d’être situés dans l’espace public et d’être alimenté électriquement, ce qui requiert des compétences électriques et électroniques. Nos activités couvrent tous ces domaines.
 
Quels métiers retrouve-t-on au sein de Citelum ?

Nous réunissons quatre grands métiers au sein de Citelum. Le premier d’entre eux est le métier d’ingénierie : nous concevons des systèmes d’éclairage et une stratégie lumière pour la ville, et proposons des partis pris sur la façon dont nous pouvons éclairer telle ou telle zone de l’espace public. Cela se traduit par l’élaboration de schémas directeurs d’aménagement de lumière, à la fois par des concepteurs lumières qui traiteront les aspects esthétique, historique et sociologique très important pour l’attractivité des territoires. Des ingénieurs éclairagistes vont donc traiter la dimension fonctionnelle de ces équipements. Ce sont eux qui vont décider du dimensionnement d’une installation, de la nature et du nombre d’équipements dont nous aurons besoin pour assurer correctement un service d’éclairage, de vidéo protection ou de captage de pollution.
Notre deuxième métier s’exerce sur le terrain : nos équipes d’exploitants-mainteneurs sont composées de techniciens et d’ouvriers qui garantissent quotidiennement la continuité du fonctionnement de l’ensemble de nos infrastructures, en assurant la maintenance préventive et curative de l’ensemble des infrastructures qui nous sont confiées en exploitation. Ces équipes concernent toutes les géographies, françaises et internationales de Citelum.
Le troisième métier, assez traditionnel, est celui des travaux publics, en particulier les travaux électriques qui concernent les courants forts (ceux qui permettent d’alimenter des infrastructures comme l’éclairage) et les courants faibles (ceux qui permettent d’alimenter des installations de type vidéo protection, qui nécessitent moins de puissance électrique).
Le quatrième et dernier métier est un métier transverse et qui répond à l’un des objectifs prioritaires de Citelum : celui de l’énergie. L’ADN de notre société est d’accompagner les collectivités locales dans l’amélioration de la performance fonctionnelle et énergétique de leurs installations. Le souci de l’optimisation de la consommation énergétique et l’accroissement des économies d’énergies susceptibles d’être générées grâce à une meilleure conception des infrastructures et une meilleure gestion de ces dernières, sont des sujets permanents chez nous.
 
Quels outils utilisez-vous pour le pilotage des villes ?

Nous avons mis en place la plateforme Muse. A l’origine, c’était un outil d’aide à l’exploitation de type GMAO (Gestion de la maintenance assistée par l’ordinateur). Cet outil informatique est devenu le liant fédérateur de tous les équipements et de toutes les infrastructures que nous gérons dans l’espace public, mais également un outil de pilotage du contrat partagé avec nos clients.
 
Quelles solutions techniques Citelum apporte-t-elle ?

Il existe deux leviers. Le premier est un levier technologique. Les fabricants d’équipements d’éclairage industriels conçoivent des produits de plus en plus performants d’un point de vue énergétique. Il y a les LED évidemment, mais il existe aussi toute une série de dispositifs qui permettent d’ajuster le niveau d’éclairement en fonction du besoin et de l’usage que l’on fait d’une installation d’éclairage. Ce sont des systèmes de régulation de l’intensité ou des systèmes de télégestion pour le pilotage de l’infrastructure au travers d’équipements que nous installons dans les candélabres (réverbères).
Le second levier est directement en lien avec notre expertise : l’une de nos responsabilités est aussi de proposer aux collectivités locales l’éclairage idoine, au bon endroit, en fonction de l’usage que l’on en fait. Nous ne mettons évidemment pas des lampes de 1000 watts partout sur le territoire urbain. Nous qualifions les besoins en fonction des zones, de leur usage et de leur fréquentation.
 
De quelle manière mettez-vous en synergie les questions de sécurité, d’éclairage et de services ?

Nous nous rendons tous compte de l’intérêt de l’éclairage quand celui-ci n’existe pas. Quand il y en a, personne n’y prête attention. Il faut donc distinguer la mission fonctionnelle de l’éclairage du reste. La mission fonctionnelle de l’éclairage, c’est d’éclairer. La sécurité, elle, est avant tout une question de ressenti. Aujourd’hui, aucune étude ne tranche de manière claire, chiffrée et unanime l’amélioration de la sécurité du fait de l’éclairage, que ce soit en éclairage routier ou en éclairage urbain. En revanche, ce qui est certain, c’est la perception ou le sentiment de sécurité vécu par les usagers de l’espace public.
Concernant les services associés aux infrastructures, notre volonté est de réfléchir au développement des usages de telle sorte à apporter des services présentant une plus forte valeur ajoutée pour les usagers et les gestionnaires des espaces publics. A partir de cette ambition, nous avons conçu des systèmes adossés aux structures d’éclairage pour y déployer de nouveaux services qui rendent les villes « intelligentes » (les smart cities). Nous raccordons donc au réseau déjà existant des dispositifs tels que des relais wifi, de la vidéoprotection, des panneaux à messages variables… L’objectif est d’apporter de nouveaux services aux usagers. Nous pouvons le faire sur n’importe quel type d’espace. Seul l’état des infrastructures existantes peut constituer un frein.
 
Les villes cherchent à révéler une identité à travers leur éclairage. Comment appréhendez-vous cette identité, lorsque vous intervenez dans des pays aux cultures et à l’histoire parfois très éloignées des nôtres ?

Cela se passe en deux temps. Dans un premier temps, nos équipes travaillent le projet. Elles vont rencontrer le prospect pour comprendre ses priorités, diagnostiquer l’état des infrastructures, et s’imprégner de la culture locale. Tout cela nous permettra lors de l’appel d’offres d’apporter la réponse la plus appropriée aux clients. Dans un deuxième temps, si notre proposition est retenue, Citelum s’installe sur le territoire et structure une équipe hybride de cols bleus et de cols blancs qui ont tous pour objectif d’exécuter le contrat qui nous est confié, puis de développer cette même approche au sein d’autres villes dans le pays pour y développer nos activités. Mais toutes les histoires sont différentes.
 
Certains pays, comme la Chine, sont pourtant culturellement très éloignés de la France... Comment décrochez-vous de tels contrats ?

Citelum est arrivée en Chine d’une façon particulière : en 2003, le président Jacques Chirac a reçu le président Hu Jintao. Nous avions – à la demande de l’Elysée – mis en lumière la Tour Eiffel en rouge. A la suite de ce voyage officiel, le Premier ministre chinois nous a demandé de nous rendre en Chine pour lui expliquer ce que nous faisions et nous a invité à travailler sur deux projets, ce qui nous a amené progressivement à nous installer en Chine. Nous avons une stratégie de développement raisonné à l’international, dans le sens où nous visons l’excellence dans une perspective d’implantation durable. A l’autre bout de la planète par exemple, au Mexique, nous avons commencé par un projet qui en a amené d’autres, et nous employons aujourd’hui plusieurs centaines de salariés dans ce pays.
Travailler avec des clients mexicains sur un projet implique d’y associer des Mexicains qui comprennent le client et qui partagent la culture du pays. Être proche d’une collectivité locale quand on développe un projet est essentiel. Notre approche est donc toujours locale. De plus, nous avons un vrai savoir-faire, lié à notre atypisme car nous sommes très spécialisés. Notre sensibilité artistique s’exprimera de manières très différentes d’un pays à l’autre, ou d’un client à l’autre.
 
Quelle part tient cette facette artistique dans votre métier ?

Chez Citelum, nous avons des concepteurs lumières, généralement issus du monde de l’architecture. Leur profil est souvent renforcé par une appétence particulière pour l’Histoire ou la sociologie. Ils vont totalement s’imprégner de l’histoire du site qu’ils vont mettre en lumière, de la sociologie de l’espace dans lequel ce site se situe. Ils vont prendre en considération une multitude d’informations pour développer un concept qui soit le plus respectueux du site et le plus proche possible des attentes du client. C’est d’ailleurs ce qui nous différencie de nos concurrents. La plupart d’entre eux confie cette conception artistique à des prestataires externes indépendants.
 
Les illuminations festives – à Noël par exemple – ont envahi les villes. Comment les rendre compatibles avec le développement durable ?

Il est vrai que les illuminations festives et la multiplication des motifs lumineux et des zones éclairées spécialement pour les fêtes de fin d’année ont donné, par le passé, une impression de gaspillage énergétique. L’utilisation de LED a changé la donne : cela a permis de réduire dans des proportions très significatives la consommation d’énergie liée à ces éclairages. La LED a également apporté plus de souplesse et plus de dynamisme aux illuminations festives. Cet éclairage était statique. La LED, elle, permet de faire varier l’intensité lumineuse et les effets de couleurs. La nature des solutions que nous pouvons proposer aux collectivités locales est aujourd’hui beaucoup plus ludique et festive que par le passé.
 
Qu’est-ce qu’une « belle réalisation », pour Citelum ?

Quand nous créons un événement lumière, c’est souvent un élément de satisfaction pour l’élu. Et pour nous aussi. Parvenir à étonner nos clients et les usagers de l’espace public à travers nos réalisations est quelque chose de très gratifiant.
De manière générale, l’enjeu pour nous est de pérenniser la position de Citelum auprès du client pour lequel nous avons travaillé. Par exemple, la ville de Nîmes nous a fait confiance pour la première fois en 1994. Depuis, nous avons modernisé totalement l’éclairage, réalisé de nombreuses mises en lumière, intégralement rénové les installations de signalisation tricolore et nous voici, en 2018, titulaires d’un troisième contrat. Cette confiance est la traduction la plus fidèle de ce qu’est une belle réalisation pour Citelum. Ceci montre que nous travaillons bien et dans la durée.
 

Grégoire Moreau