Fiat-Chrysler-PSA, naissance programmée d’un géant aux pieds d’argile



Jeudi 19 Décembre 2019


Un accord a été signé entre le groupe italo-américain et PSA pour une fusion. Bien que la naissance du 4ème groupe mondial est une opportunité, il ne gomme pas pour autant les faiblesses structurelles des deux groupes.



Si leur union donne naissance à un groupe avec les qualités combinées, c’est une victoire. Si ce sont les défauts qui se combinent c’est une catastrophe. On pourrait résumer ainsi, en schématisant, l’enjeu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA. Car le groupe italo-américain, c’est un secret pour personne ne va pas bien. En annonçant les termes de la fusion mercredi 18 décembre, les deux groupes ont suscité plus d’interrogations que de garanties. 
 
« Avec 9 millions de voitures produites par an, 170 milliards d'euros de chiffres d'affaires, 400.000 voitures par an, Carlos Tavares, qui va prendre les manettes opérationnelles de la nouvelle entité, change totalement d'échelle, cinq ans après avoir pris la tête de PSA. Mais cette nouvelle entité intègrera aussi 11 marques mondiales : Peugeot, Citroën, DS, Opel-Vauxhall, Fiat, Alfa Romeo, Maserati, Jeep, RAM, Chrysler et Dodge. C'est également de nouveaux marchés dont de solides positions sur le marché nord-américain. Carlos Tavares va passer d'une entité qui réalisait 80% de son chiffre d'affaires en Europe à 46% seulement, et qui va passer de quasiment zéro euro en Amérique du nord à 43% de son activité. Il se renforce également en Amérique Latine où FCA est très bien implanté, mais l'impact sur le marché chinois est encore tout relatif, sauf avec Jeep » analyse La Tribune .

Du côté des synergies c’est aussi encourageant avec des prévisions entre 3 et 5 milliards d’économies. Reste que dans le monde de l’automobile, l’image des marques est cruciale. Une donnée que les fabricants ont parfois tendance à oublier, se focalisant sur les opportunités de marché et les capacités de pénétration de ces derniers. Or, même avec des moyens mondiaux, les marques de PSA ne sont pas assurées de séduire en dehors de l’Europe. 

Par ailleurs, souligne La Tribune , nombre d’interrogations se posent sur l’opportunité de PSA. « La fusion des deux groupes semble totalement déséquilibrée... Et de nombreux analystes estiment que John Elkann, le chef du clan Agnelli, les héritiers du fondateur de Fiat, sort grand gagnant. En creux, on peut dire que le camp français (famille Peugeot et BPI France) fait un immense cadeau aux actionnaires italiens. Selon certains brokers, la prime payée par les actionnaires de PSA pour la fusion est d'environ un tiers de la valeur du deal. »

Lire en intégralité l’article cité sur La Tribune.fr

Joseph Martin