Forte hausse des Investissements Directs Etrangers (IDE) en Inde au cours des dix prochaines années



Jeudi 27 Janvier 2011


Tandis que les investissements américains en Inde sont en baisse, les investisseurs européens et asiatiques prennent le relais.



Selon la première étude d’Ernst & Young consacrée à l’attractivité de l’Inde, 68 %des répondants prévoient de maintenir voire d’élargir leurs opérations sur le marché indien. Malgré la crise et la baisse générale des IDE à travers le monde, l’étude met en lumière une stabilité des projets d’investissements en Inde, qui se maintiennent autour de 750 entre 2009 et 2010.

Si le nombre de projets d’implantations et d’emplois créés reste bien en deçà du record de 971 projets enregistré en 2008, la tendance pour les dix années à venir est à la hausse. Selon les investisseurs interrogés, cette hausse devrait être régulière, à défaut d’être spectaculaire. Depuis 2003, le nombre de nouveaux projets a crû de 60 % et s’accompagne d’une hausse de 30 % des créations d’emplois générés par ces IDE.

L’intérêt grandissant suscité par l’Inde auprès des entreprises étrangères s’explique non seulement par son potentiel de croissance économique, mais aussi par ses perspectives d’évolution. En effet, les prévisions de croissance du PIB au cours de la prochaine décennie sont régulières. À la fin de 2010, Ernst & Young a demandé à plus de 500 dirigeants d’entreprises internationales leur opinion sur le potentiel du marché indien. Une grande majorité indique que, dès 2020, l’Inde aura rejoint les pays les plus avancés dans les domaines de l’éducation, de la recherche/ développement et de l’innovation, ainsi que dans la production de biens et services à forte valeur ajoutée.

Une transition s’opère en Inde. Elle se reflète aussi bien à travers les perspectives de développement que perçoivent les investisseurs que dans la réalité. Ainsi, 75% des investisseurs déjà présents en Inde déclarent qu’ils envisagent de développer leurs positions sur ce marché, quand 24% d’entre eux se contenteront de les maintenir. Selon Stéphane Baller, associé Ernst & Young Société d’Avocats et spécialiste de l’Inde : « Les prévisions de croissance du PIB tablent sur une croissance annuelle d’au moins 8 %. Les conditions sont réunies pour que la classe moyenne indienne triple au cours des 15 prochaines années. Cela s’accompagnera d’une hausse du revenu disponible, avec une demande intérieure qui devrait croître de façon exponentielle. Le profil démographique du pays lui permet de proposer un bon rapport qualité-prix. De fait, alors que le niveau d’éducation de la main d’œuvre ne cesse de progresser, son coût reste relativement bas. La situation de l’Inde est donc idéale pour attirer une part toujours plus importante des IDE mondiaux. »

Au terme d’une période de crise à laquelle a succédé une récession, l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale renouent avec une croissance économique modeste, voire fragile, tandis que les pays à forte croissance comme l’Inde avancent tambour battant et ne sont plus qu’à quelques encablures des taux de croissance d’avant la crise. Les décideurs se sont de nouveau mis en quête d’opportunités de croissance. Ils sont donc plus que jamais prêts à se concurrencer pour profiter des perspectives de développement que leur offre le marché indien.

Principaux investisseurs en Inde

Les États-Unis sont toujours au premier rang des pays qui investissent sur le marché indien, avec 30 % des projets d’IDE en 2009, contre 45 % en 2003. Ils sont suivis du Royaume-Uni et de l’Allemagne, avec respectivement 87 et 75 projets en 2009.

Entre 2003 et 2009, la part des projets d’IDE initiés par les investisseurs nord-américains s’est réduite de plus d’un tiers. Un déclin compensé par l’accroissement de la part des projets créés à l’initiative d’investisseurs d’Europe occidentale et d’Asie-Pacifique.

La part des investissements provenant d’Europe occidentale a amorcé une croissance en 2005, dépassant celle des investissements venus d’Amérique du Nord en 2007. En 2003, 33 % des projets étaient initiés par des Européens de l’Ouest contre 45 % par des Nord-Américains. Cette proportion s’est pratiquement inversée en 2009, 48 % revenant à l’Europe occidentale et 33 % à l’Amérique du Nord. Depuis 2003, la zone Asie-Pacifique a régulièrement augmenté ses investissements en Inde, passant de 17 % des projets d’IDE en 2003 à 23 % en 2009.

Les secteurs les plus attractifs

Bien que perçu par les investisseurs comme le secteur le plus attractif, le secteur de l’informatique (logiciels et services) est celui qui enregistre aussi la plus forte baisse à moyen terme. Malgré cette baisse, il reste pour 31 % des décideurs interrogés le secteur le plus attractif pour les investissements. Dans les faits, il a été rejoint par d’autres secteurs moteurs de l’économie, comme l’automobile, les biens de consommation et les infrastructures. Outre les résultats de ces secteurs, l’étude fait état d’une forte croissance de l’investissement dans la santé (209 %), la défense et l’espace (180 %), l’industrie du plastique (142 %), les énergies renouvelables (105 %) et les équipements médicaux (87 %). L’éventail des opportunités offertes aux investisseurs étrangers est donc large.

Dans la réalité, le secteur industriel est celui qui attire le plus grand nombre de projets d’IDE en Inde. Viennent ensuite les activités de commerce, marketing et assistance, services professionnels, conception et développement. L’inde se dessine comme le futur pôle d’export industriel, notamment dans les secteurs tels que l’automobile. En 2009, le nombre de projets d’IDE a crû le plus fortement dans le secteur électrique, tandis qu’il chutait le plus brutalement dans celui des centres de services.

Les pays concurrents de l’Inde

Selon les répondants, les principaux concurrents de l’Inde en termes d’attractivité des IDE sont la Chine (pour 60 % des répondants) et le Brésil (9 %) sur les marchés à croissance rapide, et les États-Unis (17 %) et l’Allemagne (9 %) parmi les pays développés. Les principaux avantages concurrentiels de l’Inde sont la taille du marché intérieur et l’accès à la clientèle. Avec un PIB prévu à la hausse et un revenu disponible accessible plus facilement pour les classes moyennes, le marché indien se caractérise par l’énorme potentiel de son marché intérieur, comme en jugent 55 % des décideurs interrogés.

Un avenir prometteur

Avec des perspectives aussi prometteuses, il n’est pas étonnant que 50 % de l’ensemble du panel et les trois quarts des dirigeants déjà implantés en Inde déclarent vouloir intensifier leurs activités en étendant leurs installations ou en recrutant du personnel. Toutefois, pour séduire encore plus d’investisseurs, l’Inde doit développer ses infrastructures, l’accès à l’éducation pour une part plus importante de la population et favoriser le développement des activités économiques grâce à des mesures incitatives tant au niveau national que fédéral.

Source: Ernst & Young

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