Hermès : Nicolas Puech attaque LVMH et réclame 14 milliards d’euros



Mercredi 3 Décembre 2025


Nicolas Puech, héritier de la dynastie Hermès, lance une offensive judiciaire d’une ampleur rare en réclamant 14 milliards d’euros à LVMH et à Bernard Arnault. Il affirme avoir été privé de millions d’actions du groupe familial, un dossier explosif qui ravive la rivalité historique entre les deux géants du luxe.



L’affaire secoue à nouveau le secteur du luxe. Nicolas Puech, membre de la famille fondatrice d’Hermès, a engagé une action judiciaire retentissante contre LVMH et son président-directeur général Bernard Arnault. Au cœur du dossier : la disparition supposée de plusieurs millions d’actions Hermès, que l’héritier affirme avoir perdues à son insu. La somme réclamée — 14 milliards d’euros — illustre l’ampleur du litige et la portée stratégique de ces titres dans une maison dont le capital reste jalousement préservé.


Une plainte qui vise le cœur de la rivalité Hermès–LVMH

Selon les éléments déposés devant la justice, Nicolas Puech estime avoir été dépossédé de près de six millions d’actions Hermès, constituant l’essentiel de son patrimoine financier. Ces titres, s’ils étaient encore en sa possession, représenteraient une participation significative au sein du groupe et pèseraient plusieurs milliards d’euros au cours actuel.

L’héritier affirme que ces actions ont été transférées ou cédées sans son accord formel, au fil d’opérations qu’il juge opaques. Cette disparition présumée alimente un soupçon de spoliation qu’il entend désormais faire reconnaître par les tribunaux. La procédure civile vise directement LVMH et Bernard Arnault, que Puech considère comme bénéficiaires potentiels de ces mouvements capitalistiques.


Le rôle trouble d’un gestionnaire de fortune

L’un des éléments centraux du dossier concerne l’ancien gestionnaire de fortune de Nicolas Puech, qui gérait ses actifs depuis plusieurs décennies. Ce conseiller, aujourd’hui décédé, aurait disposé d’un mandat très large, facilitant des transactions dont l’héritier conteste aujourd’hui la légitimité.

Puech affirme avoir découvert des incohérences dans la gestion de ses comptes en 2022, notamment l’absence d’un virement important qui l’aurait alerté sur de possibles manipulations. Depuis, une procédure pénale pour abus de confiance a été ouverte en parallèle de l’action civile.

Une nouvelle étape dans une rivalité à haute intensité

Si l’affaire prend une telle résonance, c’est aussi parce qu’elle s’inscrit dans une rivalité ancienne entre Hermès et LVMH. Le groupe dirigé par Bernard Arnault avait, par le passé, pris une participation surprise dans Hermès, entraînant une lutte juridique et médiatique qui avait marqué l’histoire récente du luxe français.

Dans ce contexte tendu, la plainte de Nicolas Puech agit comme un catalyseur, ravivant les tensions entre deux empires qui s’opposent depuis plus d’une décennie autour du contrôle de l’une des marques les plus prestigieuses du monde.


Un dossier complexe qui pourrait durer

Ni LVMH ni Bernard Arnault n’ont, pour l’heure, commenté publiquement l’action engagée. Les montants en jeu, les enjeux symboliques et la complexité des transactions passées laissent présager une bataille judiciaire de longue durée.
Les investigations devront notamment déterminer si les actions ont été vendues, transférées ou utilisées comme levier financier à l’insu de leur propriétaire légitime, et dans quelle mesure certains acteurs ont pu en tirer avantage.

Dans un secteur où chaque fraction du capital peut peser lourd, l’affaire Puech pourrait rebattre les cartes, voire remettre en lumière d’anciennes manœuvres qui continuent d’alimenter les tensions entre les géants du luxe.


Jehanne Duplaa