Iran : la pression américaine a eu raison des ambitions des constructeurs automobiles



Jeudi 7 Juin 2018


La Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) a annoncé qu’elle annulait sa mission de juillet à cause des menaces américaines sur le pays. Une position officielle qui confirme ce que le monde des affaires murmure déjà depuis quelques semaines.



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L’aveu de faiblesse des européens est terrible mais indéniable. Les groupes européens et notamment français qui misaient depuis 2015 sur l’Iran font machine arrière toute. Malgré les déclarations de la diplomatie française et de l’Elysée qui affirment que le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien ne change rien, le monde des affaires sait que les opportunités iraniennes sont trop risquées.

A ce titre la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) a décidé d’assumer totalement la situation en annonçant mercredi 6 juin l’annulation de sa mission prévue le mois prochain en Iran. « La mission est annulée et remplacée par une réunion en France de notre club Iran pour réfléchir à la suite des événements. (…) Face à la menace de la deadline portée par l'administration américaine, nous devions absolument réfléchir à la posture sur l'Iran et aux risques encourus » a déclaré le président de la fédération, Jacques Mauge, cité par l’agence de presse Reuters.

« La mission des fournisseurs de l'automobile, qui devait compter une quinzaine de sociétés participantes, était jusqu'ici programmée du 9 au 15 juillet. Après un accueil à l'ambassade de France à Téhéran, elle prévoyait notamment des rencontres avec la JV Saipa Citroën, la JV IKCO-Peugeot et la JV Renault-PARS.  Elle devait s'achever par une visite du salon Itapa des pièces détachées et de l'après-vente automobile à Téhéran. Depuis la décision du président Donald Trump sur l'Iran, une course contre la montre est engagée au niveau diplomatique pour trouver une solution pour les entreprises installées sur place avant le rétablissement des sanctions américaines le 6 août » résume le site économique Boursorama.

La menace d’être heurté par des sanctions américaines a eu raison des choix stratégiques de PSA et Renault qui avaient beaucoup misé sur l’Iran. Face aux intérêts que représente le marché américain, le potentiel industriel de l’Iran pèse peu semble-t-il. « Les coentreprises iraniennes de PSA n'étant pas consolidées, elles représentent moins de 1% du chiffre d'affaires du groupe, a précisé celui-ci. Mais la suspension de l'activité sur place devrait néanmoins avoir un impact sensible sur les volumes : les ventes de PSA en Iran ont atteint 444.600 véhicules en 2017, soit plus de 12% des volumes mondiaux du constructeur » précise Boursorama.