La Corée du Sud casse le monopole Google et Apple sur les applications mobiles



Jeudi 2 Septembre 2021


Le parlement de Corée du Sud a ouvert la voie d’un dispositif qui vise à casser le monopole de Google et Apple pour les achats des applications mobiles. Une première qui devrait donner des idées à d’autres pays.



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La déviance est critiquée partout mais c’est la Corée du Sud qui a pris en premier le problème à bras le corps. Pour la première fois au monde, une loi vient d’être votée qui oblige les grands opérateurs qui vendent des applications – Apple et Google principalement – de ne proposer que leur service d’achat. Et s’ils n’obtempèrent pas, les amendes pleuvraient avec la menace d’une sanction pouvant atteindre jusqu’à 3% du chiffre d’affaires local.

Le Courrier international a compilé les réactions de la presse unanimement enthousiaste  : « Cette loi est “la première au monde à remettre en cause la domination des géants de la technologie sur la manière dont les applications de leurs plateformes vendent leurs produits numériques”, souligne le Wall Street Journal. Elle “porte un coup à la domination du marché par Apple et Google” et aux profits que les deux entreprises réalisent en Corée du Sud, où elles “contrôlent plus de 85 % du marché des applications mobiles”, indique le New York Times. “Apple et Google ont longtemps bénéficié du total contrôle de leurs marchés d’applications respectifs, mais, en Corée du Sud, le paysage est sur le point de changer radicalement”, explique Quartz ».

Une faille s’ouvre pour les deux géants des applications qui se partagent l’essentiel des 111 milliards de dollars du marché l’an dernier : « Au deuxième trimestre 2021, 75 % des téléchargements d’applications mobiles dans le monde ont été faits sur la boutique Google Play, tandis qu’Apple empochait “65 % des dépenses des consommateurs en achats et abonnements dans les boutiques d’applications”, selon le cabinet d’études App Annie, rappelle le Wall Street Journal. Ces magasins “sont devenus extrêmement rentables pour Apple et Google, de sorte que toute mesure prise par les régulateurs du monde entier pour réduire leur position de gardiens de cette économie pourrait porter un coup significatif à leurs bénéfices”, renchérit le Financial Times. D’après les documents révélés le week-end dernier dans le cadre d’un procès en cours aux États-Unis contre Google, l’entreprise a perçu 11,2 milliards de dollars en 2019 sur sa boutique en ligne (publicités et paiements compris), ce qui laisse supposer “que le Play Store a représenté jusqu’à 20 % du résultat opérationnel d’Alphabet”, la société mère de Google, en 2019. »

Joseph Martin