Les problèmes liés à la religion au travail restent marginaux



Jeudi 15 Mai 2014


L’Observatoire du fait religieux en entreprise a sorti son rapport 2014. On y découvre qu’en un an les situations problématiques ont légèrement augmenté. En dépit de la médiatisation du sujet, les cas restent marginaux avec seulement 12% des entreprises touchées et 3% par des situations vraiment handicapantes. Mais existe-t-il vraiment un management spécifique au fait religieux ?



La religion a-t-elle sa place au travail ? La question revient chaque année, comme un marronnier, ou au fil des faits divers surmédiatisés comme celui de la crèche Baby Loup. L’Observatoire du fait religieux en entreprise, en partenariat avec le groupe Randstad France, sort son bilan 2014. Il souligne une augmentation des cas problématiques mais annonce des chiffres qui démontrent que ces situations restent rares : 12% des entreprises touchées et 3% par des situations « bloquées. » Le rapport a été réalisé sur la base de 1 300 questionnaires et a été présenté à l’Assemblée nationale mercredi 14 mai.
 
D’après les déclarations des rédacteurs du rapport, la crispation » a été ressentie à cause de l’affaire Baby Loup et des manifestations anti mariage homosexuel.

Faut-il manager différemment les questions religieuses ?

Le principal risque de la surmédiatisation de ce type de question est de les ériger en problème ou situation spécifique. Comme si le manager du XXIème siècle était dans l’obligation de se préparer à rencontrer de nouveaux problèmes : « absences pour fêtes religieuses, prières, mais aussi refus de travailler avec une femme... » selon la liste dressée par le quotidien Libération.
 
Le travail d’un manager reste et restera de gérer les spécificités des membres de son équipe pour créer un collectif efficace. Que les individualités soient constituées d’extrémistes de la planche à voile, de sympathisants du roller ou de cyclistes modérés. La vie privée (les croyances et les exigences de chaque collaborateur compris) est un paramètre évidemment central de la vie d’entreprise. Les convictions et les idées s’invitent dans l’entreprise dans la mesure où les relations de travail sont aussi des relations humaines. Le rôle du manager est de s’assurer que l'efficacité du collectif n'est pas affectée et que les objectifs sont tenus. Si une incompatibilité se présente, si une personne ne peut accomplir son travail pour des raisons personnelles, c’est au responsable de l’équipe de gérer cette situation.

Joseph Martin