OCDE: la reprise mondiale est bien engagée mais reste entourée d’incertitudes



Mercredi 1 Juin 2011


La reprise mondiale est bien engagée mais elle se déroule à des rythmes différents selon les pays et régions, d'après la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE.




Traditionnellement, l’ampleur du chômage reste l’héritage le plus lourd de la crise. Cela devrait inciter les pays à améliorer leurs politiques du marché du travail de façon à stimuler la création d’emplois et d'empêcher le chômage actuellement élevé de s’enraciner, souligne le rapport.

À l’échelle mondiale, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 4.2 % cette année et de 4.6 % en 2012. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE, la progression du PIB devrait atteindre 2.3 % cette année et 2.8 % en 2012, conformément aux prévisions antérieures de novembre 2010.

Aux États-Unis, l’activité devrait augmenter de 2.6 % cette année et encore de 3.1 % en 2012. La croissance de la zone euro devrait s'établir à 2 % cette année et l’année suivante, tandis qu’au Japon, le PIB devrait se contracter de 0.9 % en 2011 avant de croître de 2.2 % en 2012.
La reprise devient autonome : en effet, les échanges et l’investissement se substituent progressivement à l’effort de relance budgétaire et monétaire pour devenir les principaux moteurs de la croissance économique. La confiance s’améliore, ce qui pourrait apporter un surcroît de dynamisme à l’activité du secteur privé, estime l’OCDE.

Néanmoins, des risques de détérioration pèsent sur ces prévisions, notamment : la possibilité d’une nouvelle augmentation des prix du pétrole et des matières premières, ce qui pourrait alimenter l’inflation sous-jacente; un ralentissement plus marqué que prévu en Chine; la situation budgétaire instable aux États-Unis et au Japon; enfin, un nouvel accès de faiblesse des marchés immobiliers dans de nombreux pays de l’OCDE. Sur le plan financier, des vulnérabilités demeurent dans la zone euro, en dépit des efforts considérables d’ajustement en cours dans certains pays.

« C’est un moment délicat pour l’économie mondiale et la crise ne sera pas terminée tant que nos économies ne recommenceront pas à créer suffisamment d’emplois », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría. « On peut aussi craindre que les risques de détérioration se renforcent mutuellement, leur impact cumulé pourrait alors affaiblir sensiblement la reprise, voire déclencher une phase de stagflation dans certaines économies avancées ».

Le grand enjeu pour les pays consiste encore à régler le problème du chômage général, qui touche plus de 50 millions de personnes dans la zone de l’OCDE. Les pouvoirs publics doivent vérifier que les services de l’emploi et les programmes de formation assurent une bonne adéquation entre les demandeurs d’emploi et les emplois à pourvoir. Ils devraient également rééquilibrer la protection de l’emploi au profit des travailleurs temporaires, envisager un allégement de la fiscalité du travail au moyen de subventions ciblées en faveur des emplois peu rémunérés et promouvoir des mécanismes de partage du travail qui minimisent les pertes d’emploi en période de récession.

Une intensification de la concurrence dans les secteurs du commerce de détail et des services professionnels pourrait en outre stimuler la création d’emplois et elle doit être envisagée dans le cadre de programmes plus généraux de réforme structurelle dans les économies aussi bien avancées qu’émergentes, souligne l’OCDE.

Dans les économies avancées, les réformes structurelles peuvent contribuer à accélérer davantage la croissance à l’heure où les pouvoirs publics sont contraints de retirer les mesures de relance budgétaire et monétaire adoptées en réaction à la crise.

Dans les économies de marché émergentes, les réformes structurelles peuvent améliorer la viabilité de la croissance et son caractère intégrateur, tout en contribuant au rééquilibrage et au renforcement à l’échelle mondiale des mouvements de capitaux à long terme, affirme l’OCDE.

Les économies émergentes doivent aussi accorder une attention particulière au risque de surchauffe qui exacerbe les tensions inflationnistes et qui, dans certains cas, creuse les déséquilibres des paiements courants.

Les pays doivent aussi progresser vers la réalisation de leurs objectifs d’assainissement budgétaire qui deviennent de plus en plus urgents. Cette année, la dette publique va se rapprocher de 96 % de la moyenne du PIB de la zone euro et s’établir à un peu plus de 100 % du PIB de l’ensemble de la zone de l’OCDE. Cela représente environ 30 points de pourcentage de plus qu’avant la crise. Comme l’a déclaré M. Gurría, « cette dette publique considérable, dont on a vu l’impact négatif sur la croissance, doit être stabilisée, puis réduite dès que possible, particulièrement compte tenu de l’effet probable du vieillissement démographique dans les prochaines décennies ».
Source: Base de données des perspectives économiques 89

Source: OCDE

Pour plus de précisions sur les Perspectives économiques de l’OCDE, n° 89, veuillez consulter la page : www.oecd.org/perspectiveseconomiques

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La Rédaction