Pétrole et gaz : le déclin des gisements rebat les cartes pour les entreprises



Mardi 16 Septembre 2025


L’Agence internationale de l’énergie (AIE) alerte sur l’accélération du déclin mondial du pétrole et du gaz. Cette évolution impose aux acteurs économiques de repenser leurs stratégies d’investissement et d’anticiper une hausse durable des coûts énergétiques.



Une contrainte d’offre qui bouleverse l’équilibre du marché

Selon le rapport publié en septembre 2025, la production issue des gisements existants pourrait reculer de 5,5 millions de barils de pétrole par jour et de 270 milliards de mètres cubes de gaz par an sans nouveaux investissements. L’AIE chiffre à 5,6 % par an le déclin moyen du pétrole conventionnel et à 6,8 % celui du gaz. Ces données confirment que la quasi-totalité des flux financiers actuels sert uniquement à compenser la chute de production.

Pour les entreprises, cela signifie que les coûts liés à l’énergie vont mécaniquement augmenter. Les industries consommatrices — transport, chimie, agroalimentaire — risquent d’être exposées à une hausse durable de leurs charges opérationnelles, pesant sur leurs marges et leur compétitivité.

De nouveaux arbitrages pour les investisseurs et les dirigeants

L’AIE estime que pour maintenir le niveau actuel de production, il faudra mobiliser d’ici 2050 plus de 45 millions de barils de pétrole par jour et 2 000 milliards de mètres cubes de gaz via de nouveaux projets. Des chiffres colossaux qui interrogent la rentabilité de tels investissements face à l’incertitude réglementaire et à la pression climatique.

Les dirigeants d’entreprise et investisseurs doivent donc arbitrer entre l’allocation de capitaux vers de nouveaux projets fossiles ou l’accélération de la transition énergétique. Cette équation stratégique redéfinit les priorités : sécuriser l’approvisionnement à court terme tout en préparant la mutation des modèles économiques à long terme.

Adélaïde Motte
Dans cet article : énergie gaz pétrole