Pierre Gattaz veut supprimer les justificatifs de licenciement



Vendredi 31 Octobre 2014


Le président du Medef continue les déclarations en faveur d’une plus grande flexibilité du travail. Jeudi 30 octobre il n’a pas hésité à remettre en question la justification lors du licenciement, « un des principaux freins à l'embauche. » Pour cela il estime qu’il faut remettre en question la convention 158 de l’Organisation internationale du travail signée par la France en 1982.



Jeudi 30 octobre, Pierre Gattaz est allé un peu plus loin dans le discours qu’il porte depuis plusieurs mois, celui de la flexibilité du travail. Dans une interview accordée au quotidien libéral L’Opinion, il a estimé que la justification lors du licenciement était un obstacle important pour l’embauche. « Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche » explique-t-il.

Convention internationale

Sauf que, Pierre Gattaz le rappelle lui-même, ce « frein juridique » découle de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail. En effet, aujourd’hui l’article 4 de la convention estime qu’un travailleur « ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service. » Ainsi, ajoute le président du Medef, « tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité. »
 
Dans l’interview, Pierre Gattaz réaffirme que la « flexibilité du marché du travail est un sujet prioritaire pour débloquer notre économie » et qu’il faut donc donner aux patrons plus de marge de manœuvre. En proposant de ne plus obliger les chefs d’entreprises à justifier les motifs d’un licenciement, Pierre Gattaz s’est heurté à un mur de contestations. Ses déclarations ont été dénoncées par la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, qui les a jugées « archaïques. » La ministre a ensuite laissé entendre qu’avant de songer à des mesures chocs, le Medef devait s’atteler à tenir les engagements en termes d’embauche qui ont été pris dans le cadre du pacte de responsabilité.