Piratage de données : la sécurité des clients devient une obligation vitale pour les entreprises



Mardi 29 Avril 2025


Le piratage de données n'est plus un risque abstrait mais une menace quotidienne pour toutes les entreprises françaises, en particulier celles qui traitent les informations personnelles de leurs clients.



Des millions de données clients compromises : une responsabilité engagée

Selon le rapport annuel 2024 de la CNIL, publié en avril 2025, 55 % des violations notifiées à l’autorité sont directement liées à des piratages informatiques. Le constat est sans appel : la sécurité des données client n’est plus un enjeu secondaire.

Les entreprises françaises ont vu en 2024 une recrudescence des attaques ciblant les bases de données contenant des informations client. La CNIL rapporte que « les attaques par rançongiciels, bien qu’en légère baisse, continuent de représenter une part importante des incidents notifiés, affectant massivement les données personnelles de clients ».

Lorsque des noms, adresses, numéros de téléphone ou coordonnées bancaires sont extraits illégalement, ce sont des individus qui deviennent des victimes concrètes — avec, à la clé, des fraudes, des usurpations d’identité, ou des campagnes d’hameçonnage de grande ampleur.

Et la responsabilité est clairement attribuée : « Les entreprises sont tenues de garantir une sécurité proportionnée à la sensibilité des données traitées » insiste la CNIL.

Une faille de sécurité, une perte immédiate de confiance

Plus qu’un risque juridique, le piratage de données client constitue une attaque directe contre la confiance qui fonde la relation commerciale. Le rapport souligne que les petites et moyennes entreprises (PME) sont particulièrement exposées : « La part des notifications issues des PME est en hausse, traduisant une vulnérabilité accrue face aux cyberattaques ». À défaut de sécuriser correctement leurs interfaces clients ou leurs canaux de contact, certaines sociétés deviennent des relais involontaires de l’attaque. Un formulaire de contact mal protégé, un accès distant non verrouillé ou un prestataire sous-traitant mal encadré peuvent suffire à compromettre des centaines de milliers de profils clients.

Les dommages ne s’arrêtent pas à la fuite elle-même. L’entreprise attaquée subit une onde de choc : plaintes, couverture médiatique négative, résiliations en chaîne, chute de crédibilité. Pour la CNIL, « l’absence de plan de gestion de crise ou de test de résistance accentue l’effet destructeur de ces violations ».

En 2025, la sécurisation des données clients devient un impératif légal

La CNIL renforce ses exigences en matière de cybersécurité pour 2025. Le rapport 2024 précise : « Une vigilance particulière a été portée aux dispositifs de sécurisation des données client, notamment en matière de chiffrement, d’accès distant et de gestion des habilitations internes ».

Plusieurs sanctions notables ont été prononcées contre des entreprises n’ayant pas mis en œuvre de mesures techniques minimales. Les amendes infligées vont de plusieurs dizaines de milliers à plusieurs millions d’euros. Et les critères sont clairs : absence d’authentification forte, stockage non chiffré des données client, ou défaut de journalisation des accès aux bases sensibles. En 2025, toute entreprise qui collecte, stocke ou traite des données client doit considérer leur sécurité comme une priorité absolue, au même titre que sa comptabilité ou son approvisionnement.

Le rapport annuel de la CNIL rappelle que le coût de la négligence se mesure désormais en euros, en réputation, et en clients perdus.

 

François Lapierre