Ryanair se désengage de la France : un signal d’alerte pour la compétitivité



Mercredi 30 Juillet 2025


Le départ de Ryanair de trois aéroports régionaux français illustre les limites d’une fiscalité verte trop lourde.



Une décision économique dictée par la pression fiscale

Le 30 juillet 2025, Ryanair a annoncé la fermeture de ses lignes à Bergerac, Brive et Strasbourg, invoquant une fiscalité devenue incompatible avec son modèle à bas coût. Cette décision survient dans un contexte de hausse significative de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), entrée en vigueur le 1ᵉʳ mars 2025, portant la contribution jusqu’à 120 € par billet pour les classes affaires long-courrier.

La compagnie irlandaise estime que cette charge fiscale, non différenciée par type d’aéroport ou volume de trafic, fragilise les dessertes régionales et dégrade le retour sur investissement. Ryanair prévoit une réduction de 13 % de sa capacité en France cet hiver, un retrait partiel qui vise à réallouer ses avions vers des marchés fiscalement plus attractifs.

Fiscalité verte : arbitrages politiques, signaux aux investisseurs

Le gouvernement défend la réforme comme un levier de financement pour la transition écologique, dans un pays où l’aviation représente moins de 2 % des émissions nationales. Mais cette approche sans modulation géographique ni coordination européenne soulève des critiques sur l’absence d’évaluation d’impact sectoriel. Les fédérations aériennes anticipent jusqu’à 11 500 suppressions d’emplois et 500 millions d’euros de pertes fiscales liées à la baisse de fréquentation.

Pour les acteurs économiques, ce retrait partiel agit comme un signal d’alerte : la France demeure l’un des États membres de l’UE les plus enclins à la surtransposition réglementaire. Ce cas illustre une tension croissante entre objectifs climatiques et compétitivité, avec un risque de désengagement progressif des opérateurs opérant à faibles marges. Un facteur désormais à intégrer dans toute stratégie d’implantation sur le territoire.

Adélaïde Motte
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