SNCF, le gouvernement passera-t-il en force ?



Lundi 26 Février 2018


Le gouvernement français s’apprête à en dire plus sur le plan d’action prévu pour la réforme de la SNCF. Alors que le bras de fer s’annonce compliquée, tous les regards se tournent vers l’exécutif. L’annonce d’utilisation d’ordonnances avant l’été fait monter la pression d’un nouveau cran.



ILD
La seule certitude c’est que les syndicats de la SNCF sont remontés et annoncent un bras de fer important. Pour ce qui est de la méthode que le gouvernement compte mettre en place, les éléments sont donnés au compte-goutte. En conférence de presse lundi 26 février, le premier ministre Edouard Philippe a été un peu plus précis. « Il est temps d’oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire » a déclaré le Edouard Philippe. Se voulant rassurant, il a assuré que les petites lignes ne seraient pas touchées contrairement à ce que déclarent nombre d’organisations syndicales et opposants à la réforme.

Le Premier ministre montre ainsi que les recommandations du rapport Spinetta ne seront pas strictement appliquée, coupant l’herbe sous le pied de nombreux commentateurs qui se sont focalisés sur ce document. La SNCF ne sera donc pas transformée en société anonyme même si son statut sera modifié.

Mesure phare confirmée, il n’y aura plus de recrutement sous statut de cheminot et que les personnes recrutées le seront dans les « conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail » a-t-il déclaré. Quant à ceux qui travaillent déjà dans la société, leurs privilèges ne seront pas remis en question.

Quant à la forme, le patron de Matignon a assumé l’utilisation d’ordonnances pour éviter le passage long par la case parlementaire. Une posture qui avait été jugée prévisible par les syndicats qui y voit un passage en force et ont d’ores et déjà menacé d’entamer un mouvement de grève. Fidèle à la méthode du quinquennat, une période de concertation va s’ouvrir alors même qu’il semble que l’exécutif sait déjà jusqu’où il va aller. En mars, cette concertation portera sur l’ouverture à la concurrence comme demandé par Bruxelles puis sur sur les autres chantiers de réforme. Enfin, en avril, la question des travailleurs de la SCNF sera abordée plus en profondeur. Le programme est millimétré avec une proposition de nouvelle entreprise déposée par la direction de la SNCF avant l’été. Seule donnée variable et difficile à présager : la capacité de pression ou l’intensité de la contestation et l’envie du gouvernement de passer en force. Le printemps s’annonce chaud.
 

Capucine Davignon