Saudi Aramco, une capitalisation historique mais suspicieuse



Lundi 9 Décembre 2019


Le groupe public pétrolier saoudien Saudi Aramco a annoncé une introduction en bourse couronnée de succès, « historique » insistent les autorités. Mais à y regarder de plus près, on comprend vite que le Royaume avait beaucoup œuvré pour que ce ne soit pas un fiasco.



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L’introduction boursière la plus importante de l’histoire. Voilà les titres que le Prince héritier d’Arabie Saoudite attendaient au lendemain de la cotation en bourse de la société pétrolière du pays, Saudi Aramaco. « Après une période de souscription de dix-huit jours, Saudi Aramco a décidé de fixer le prix de son action à 32 riyals (8,53 dollars) – le haut de sa fourchette de 30-32 riyals – pour une première cotation prévue dans quelques jours. Cette « IPO » de 25,6 milliards de dollars (23 milliards d’euros) est la plus importante de l’histoire boursière, devant celle du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, à New York, en 2014 (25 milliards de dollars) » résume Le Monde

Du point de vue des chiffres, l’opération confirme ce que l’on savait déjà, l’Arabie Saoudite est un mastodonte du secteur pétrolier. La compagnie publique est ainsi évaluée 1 700 milliards de dollars, devenant la première compagnie au monde. Mais les chiffre sont piégeux. Car en introduisant en bourse la compagnie, c’est comme si l’Arabie Saoudite financiarisait une partie de son patrimoine. 

D’autant que l’entrée en fanfares de la société est regardée avec suspicion par nombre d’analystes. « Face aux hésitations des investisseurs internationaux, « MBS » a dû réduire ses ambitions et se tourner d’abord vers les Saoudiens. A grand renfort de campagnes publicitaires, il en a appelé au patriotisme de la population, des hommes d’affaires et de princes comme le richissime Al-Walid Ben Talal, qui n’ont guère eu l’heur de refuser. Il a élargi l’offre à des pétromonarchies amies comme le Koweït et Abou Dhabi, qui auraient accepté de souscrire au total 10 % des titres » explique Le Monde. Difficile de dire non à celui qui avait enfermé la plupart des Princes et hommes d’affaires de son pays quelques mois après son arrivée aux affaires.

Joseph Martin
Dans cet article : Aramco Le Monde MBS bourse politique