Tourisme en 2025 : tendances confirmées, attentes renforcées, stratégies réajustées



Lundi 23 Juin 2025


Entre effet d’aubaine post-olympique et redéploiement international, la saison 2025 s’annonce comme un test grandeur nature pour les opérateurs touristiques. Les indicateurs sont au vert, mais les marges de manœuvre restent contraintes.



Tourisme en France : hausse confirmée des flux internationaux, avec disparités régionales

Le 23 juin 2025, les dernières projections consolidées par le ministère du Tourisme, Atout France et plusieurs baromètres sectoriels ont confirmé une dynamique haussière sur l’ensemble de la filière touristique française. Face à un environnement toujours compétitif, les acteurs du secteur doivent composer avec des clientèles plus sélectives, une pression tarifaire accrue et une nécessité croissante de différenciation territoriale.

Les derniers chiffres consolidés par Atout France et relayés par Le Figaro indiquent une augmentation de 13 % des arrivées aériennes internationales au premier trimestre 2025 par rapport à 2024, et des recettes touristiques en progression de 8 %, atteignant 21,4 milliards d’euros fin avril. Cette croissance est tirée notamment par les marchés allemand, néerlandais et espagnol, selon le communiqué officiel du ministère du Tourisme. Le recul de la clientèle britannique (-18 %) sur la même période alerte toutefois sur la nécessité de reconsolider certains bassins émetteurs.

Pour l’été, les prévisions tablent sur une hausse de 4,7 % des arrivées internationales (ForwardKeys). Les clientèles lointaines (Canada, Chine, Australie) affichent des croissances à deux chiffres, tandis que les États-Unis enregistrent une progression plus modérée (+3 %). L’effet Jeux olympiques continue de stimuler l’image destination France, mais son effet géographique reste polarisé.

Tourisme domestique : levier conjoncturel, pression budgétaire structurelle

Le baromètre Les Entreprises du Voyage / Orchestra révèle une hausse des intentions de séjour à Paris cet été, notamment chez les jeunes adultes, en lien direct avec l’effet post-JOP (Jeux Olympiques et Paralympiques). La ministre du Tourisme Nathalie Delattre interrogée par Les Echos souligne l’importance de « transformer l’essai olympique en moteur de rééquilibrage territorial et d’enrichissement de l’offre ».
Mais les arbitrages budgétaires pèsent. Selon le ministère, 50 % des Français souhaitent réduire leur budget vacances, et un tiers déclare un budget inférieur à 500 euros par personne. Les opérateurs du tourisme social, les plateformes de location courte durée et l’hôtellerie économique ajustent leurs offres à cette demande. Le taux de réservation des hébergements marchands pour l’été est déjà en hausse de 16 %.

Priorité à la valeur : Atout France réoriente ses axes stratégiques

Pour Atout France, l’enjeu est désormais de maximiser la valeur par visiteur, plus que le volume. Christian Mantei, président, résume ainsi la nouvelle doctrine : « Ce début d’année confirme la vitalité de notre destination, mais aussi l’impératif de requalification des expériences proposées ».
La stratégie 2025-2027 d’Atout France met l’accent sur trois leviers :
Développer les micro-destinations différenciantes. Travailler les contenus immersifs et personnalisés (partenariats médias, influence, production XR). Valoriser les mobilités bas carbone et l’ancrage local dans l’argumentaire de promotion. Une première série de mesures concrètes – dont une refonte des outils de cotation de l’hébergement durable – sera dévoilée fin juillet. Pour les professionnels du tourisme, l’année 2025 s’annonce exigeante mais structurante. La croissance attendue n’est pas linéaire, et la compétition internationale ne faiblit pas. Les opérateurs français devront concilier marketing de relance, gestion des marges et innovation d’expérience pour transformer l’afflux annoncé en valeur durable.

 

François Lapierre