Tourisme : entre baisse conjoncturelle d’activité et changement des habitudes de consommation



Jeudi 20 Mars 2014


Mardi 18 mars 2014, le baromètre du tourisme Opodo-Raffour dressait le bilan du secteur pour l’année 2013. Si les chiffres ne font pas état du reflux que l’on aurait pu craindre pour ce secteur en temps de crise, ils remettent en question ses perspectives de forte croissance.



Crédit photo : Johntex
Première bonne nouvelle pour les professionnels du tourisme : 59 % des Français de plus de 15 ans sont partis en vacances pour des séjours d’au moins quatre nuits en 2013. Ce chiffre est équivalent à celui observé en 2012. Il laisse ainsi penser que le contexte économique n’a pas trop négativement impacté le secteur. Deuxième bonne nouvelle : 60 % des Français annoncent leur intention de s’offrir du repos à l’occasion de tout type de séjours courts, ou longs.
 
 Pour autant, seuls 45 % des Français de plus de 15 ans ont opté pour un hébergement payant pendant en 2013. Ce taux est faible, est proche des plus mauvais chiffres enregistrés au cours des 15 dernières années. Le budget moyen des séjours a également chuté de 150 euros ce qui confirme qu’une tendance à l’économie est bien à l’œuvre parmi les Français.
 
Par ailleurs, se sont surtout les voyageurs les plus aisés financièrement qui tirent le marché vers le haut. Les foyers dont le revenu mensuel est inférieur à 2 500 euros par mois ont plus fréquemment renoncé aux hébergements payants que les ménages les plus riches. Parallèlement, le nombre de séjours en hébergement non marchand a continué à diminuer et celui des séjours en hébergement payant a continué de croître.
 
Les disparités de revenus se répercutent d’autant plus sur le budget des vacanciers français qu’ils sont désormais nombreux à passer par internet pour réserver tout ou partie de leur séjour. En 2013, 45 % des vacanciers ont utilisé ce moyen de réservation, tandis que 62 % d’entre eux s’en sont servi pour évaluer les caractéristiques des prestations. Les Français sont désormais coutumiers du benchmark et tirent ainsi les prix vers le bas.
 
Leurs projets de départ pour l’année 2014 laissent penser que cette tendance à la chasse aux coûts est amenée à se poursuivre. Reste à savoir si le développement des séjours courts ou accolés à des déplacements professionnels au cours des dernières années relève d’un véritable bouleversement des habitudes de consommation, ou simplement d’un moyen de remettre à plus tard des séjours plus.

Elisabeth Reault