Turkish Airlines mise sur Boeing malgré les turbulences



Vendredi 26 Septembre 2025


Turkish Airlines a officialisé une commande massive de 225 avions auprès de Boeing, un choix qui intervient juste après la rencontre entre Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump. Une annonce qui relance le constructeur américain, malgré ses récentes difficultés techniques et de sécurité.



Une commande stratégique et diplomatique

Turkish Airlines a confirmé son intention d’acquérir 225 appareils Boeing, répartis entre 75 long-courriers Dreamliner et 150 monocouloirs 737 MAX. L’accord prévoit 50 commandes fermes pour les B787 et 100 pour les B737, le reste sous forme d’options. Les livraisons s’échelonneront entre 2029 et 2034, sous réserve d’accords définitifs avec les motoristes. L’ambassadeur américain en Turquie, Tom Barrack, a résumé l’annonce par un « the deal is done », soulignant la dimension politique d’un contrat conclu à peine vingt-quatre heures après la visite d’Erdogan à la Maison-Blanche.

Cet achat massif s’inscrit dans la stratégie de Turkish Airlines qui ambitionne de moderniser intégralement sa flotte d’ici 2035. Dans un communiqué, la compagnie a affirmé viser « une flotte composée uniquement d’avions de nouvelle génération », capable de soutenir un rythme de croissance annuel moyen de 6 %. Ce choix reflète à la fois un pari industriel et une alliance géo-économique, Boeing restant pour Washington un symbole de puissance commerciale que Donald Trump n’a cessé de défendre.

Boeing, relance commerciale sous ombre d’accidents

Cette commande constitue un ballon d’oxygène pour Boeing, dont l’image a été ternie par plusieurs drames récents. En janvier 2024, un panneau de porte d’un 737 MAX 9 s’était détaché en plein vol sur un appareil d’Alaska Airlines, un incident qui a entraîné une enquête sévère du NTSB. En juin 2025, le crash du vol Air India 171, un Dreamliner 787-8, a causé la mort de 260 personnes, rappelant les failles persistantes du constructeur américain en matière de sécurité et de contrôle qualité.

Malgré ces revers, Boeing reste un acteur incontournable dans l’aéronautique mondiale. La commande turque illustre la confiance maintenue de certaines compagnies, qui misent sur la capacité du constructeur à corriger ses erreurs et à livrer des appareils plus fiables. Mais cette opération interroge : s’agit-il d’un choix dicté par la rationalité industrielle ou d’une décision renforcée par des considérations politiques à la faveur du rapprochement Erdogan-Trump ?

Adélaïde Motte
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