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Contre les mauvaises surprises de recrutement : contrôler l’authenticité des CV




Mardi 22 Janvier 2013


La tromperie au moment du recrutement est un phénomène plus courant qu’il n’y paraît. En ces temps de crise, la pression qui s’exerce sur les demandeurs d’emploi encourage la falsification des CV. Par omission ou par mensonge pur et simple, la pratique concerne d’ailleurs tous les échelons de recrutement et peut s’avérer très préjudiciable pour l’entreprise. On se souvient par exemple de la consternation avec laquelle l’opinion publique avait appris que Scott Thompson, l’ancien directeur général de Yahoo, s’était attribué un diplôme en informatique qu’il n’avait pas. Pour éviter les surprises, il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de bon sens.



Contre les mauvaises surprises de recrutement : contrôler l’authenticité des CV
D’après une étude publiée par le cabinet de recrutement Robert Half, seulement 54 % des recruteurs français considèrent que les CV sont fiables. Ils ne sont pour autant que 20 % à déclarer pratiquer une forme de vérification. Il s’agit là d’un paradoxe quand on sait que le niveau de confiance des recruteurs Français est égal à celui de leurs homologues néerlandais, mais que ces derniers pratiquent pourtant systématiquement la vérification.
 
La vérification d’un CV est pratiquée par les recruteurs qui souhaitent se prémunir des tromperies. Tout ne peut pas être contrôlé et la démarche d’authentification occasionne également des coûts supplémentaires. Il convient donc d’être efficace et nombre de recruteurs entreprennent pour cette raison d’être sélectifs dans leur démarche. Il s’agit notamment de contrôler la véracité des informations les plus importantes compte tenu du profil recherché et du poste proposé.
 
Pour cela, les entreprises peuvent mettre à contribution leur propre service de RH et recouper les informations présentes sur un CV avec les données disponibles sur les réseaux sociaux ou mises à disposition par les institutions. Les cabinets de recrutement spécialisés assurent également des services poussés d’authentification d’un profil de candidat. Ils peuvent par exemple contacter d’anciens collaborateurs pour obtenir des précisions sur la nature des responsabilités et des fonctions assumées auparavant par le candidat.
 
De manière générale, le recours à la référence constitue une bonne protection contre le mensonge. Prendre contact avec l’ancien employeur, ou d’anciens collègues peut apporter une caution sociale sécurisante à une expérience mise en avant par un candidat. Bien qu’il s’agisse là d’un réflexe simple, cette pratique demeure toutefois encore très largement l’apanage des cabinets de recrutement en France. Les entreprises, trop contentes d’avoir trouvé la perle, poussent rarement le processus jusqu’à rechercher l’avis de tiers sur le recruté potentiel. Une telle démarche constitue pourtant l’une des principales barrières à la tricherie à l’heure de l’hypercompétition sur le marché de l’emploi.
 
Vérifier les informations clés d’un CV est une nécessité qui s’impose d’autant plus que la falsification est une conséquence inévitable du raidissement du marché de l’emploi. Malgré la complexification du processus de recrutement, la vérification est aussi un moyen de se prémunir contre d’éventuelles déconvenues. Car l’employeur qui découvrirait le pot au rose après l’embauche n’a jamais la certitude de pouvoir faire reconnaître la tromperie d’un salarié. Si le mensonge sur un diplôme peut suffire à justifier un licenciement dans un le secteur de la santé par exemple, il est en revanche beaucoup plus dur de se séparer d’un salarié malhonnête dans la plupart des secteurs. La jurisprudence tend en effet à protéger l’employé à partir du moment ou il est prouvé qu’il est capable d’effectuer son travail normalement, dans les dispositions prévues de son contrat. Une raison de plus pour prendre les précautions qui s’imposent au préalable.





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