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Réduire le risque de dérive en viticulture




Mercredi 6 Décembre 2017


Pour protéger les vignes tout en limitant les pertes de produits phytosanitaires et leurs impacts sur la santé et l'environnement, plusieurs solutions existent, encore faut-il choisir les bons outils. Irstea et l'Institut français de la vigne (IFV) au sein de l'UMT EcoTechViti ont développé « EoleDrift » : un banc d'essai original pour tester et classer les pulvérisateurs selon leurs aptitudes à réduire le risque de dérive, afin d'aider les équipementiers à proposer des matériels validés et sûrs, aux viticulteurs. Un dispositif récompensé par la médaille d'argent des SITEVI Innovation Awards 2017.



Source : Pixabay, image libre de droits
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Comment éviter la dispersion des produits phytosanitaires au-delà des vignes, notamment à proximité de zones sensibles comme les habitations, cours d'eau, ou refuges de biodiversité ? Selon les techniques de pulvérisation, le risque de dérive est plus ou moins important, c'est pourquoi identifier des procédés performants et améliorer le matériel est indispensable pour répondre aux objectifs du plan Ecophyto, tout en protégeant les vignes.

Or, la mise en oeuvre d'essais avec la méthode officielle de mesure de la dérive décrite dans la norme ISO 22866, est une procédure longue et complexe (évaluations en conditions de vent réel). Pourtant, c'est sur cette méthode que repose depuis 2006 l'homologation des pulvérisateurs pour réduire la largeur des Zones Non Traitées (ZNT). Compte tenu de la complexité de cette méthode, un seul modèle de pulvérisateur viticole a été homologué à ce jour alors que plusieurs outils présentent potentiellement un intérêt pour limiter le risque de dérive (pulvérisateurs avec panneaux récupérateurs, face par face équipés de buses à injection d'air,...). C'est donc pour faciliter la réalisation de tests reproductibles, qu'Irstea et l'IFV ont conçu à Montpellier un banc d'essai novateur. Cet outil devrait permettre de tester rapidement des matériels qui ne disposent pas d'homologation, et éventuellement de les homologuer.
 

Des conditions de vent et de végétation standardisées

L'originalité du banc d'essai EoleDrift réside principalement dans l'artificialisation de la végétation (tests effectués sur la vigne artificielle EvaSprayViti) et des conditions de vent au moment de la mesure de dérive. Cette standardisation des conditions de mesure offre une meilleure répétabilité des résultats, indispensable pour comparer de manière fiable les performances des pulvérisateurs testés. Elle permet aussi de réaliser des tests sur une plus large période de l'année.

Qu'il soit dédié à un vignoble large ou étroit, tout type de pulvérisateurs peut être évalué sur le banc d'essai grâce à une vigne artificielle dont les stades de développement (début, milieu et pleine végétation) et la distance entre rangs, sont modifiables. Développée par Irstea et l'IFV cette vigne a d'ailleurs permis de mesurer la qualité de répartition de produits phytosanitaire sur les feuilles, de 48 pulvérisateurs selon 520 configurations différentes, soit plus de 9 800 analyses d'absorbance au total et une base de données.

Les premiers tests sur le banc d'essai EoleDrift ont débuté en octobre pour calculer précisément la dérive. Objectifs : identifier les matériels les plus performants pour aider les viticulteurs dans leurs choix mais aussi produire des données en appui aux décideurs publics (Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, ANSES...) pour peser sur la réglementation. Le dispositif a reçu la médaille d'argent des SITEVI Innovation Awards 2017 le mercredi 29 novembre au Corum de Montpellier.

Joseph Martin

Dans cet article : dérive, France, UMT EcoTechViti, viticulture



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