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La croissance chinoise à son plus bas niveau depuis 1990




Mercredi 17 Janvier 2024


La croissance mondiale ralentit, et la deuxième puissance mondiale n'échappe pas à cette tendance. La croissance de la Chine est à son niveau le plus bas depuis les années 1990, selon les chiffres publiés ce mercredi 17 janvier 2024.



Un ralentissement historique

La croissance chinoise à son plus bas niveau depuis 1990
La Chine a vu son PIB croître de seulement 5,2% en 2023, un chiffre qui, bien qu'il dépasse l'objectif de Pékin qui était de 5 %, signifie que la Chine son rythme de croissance le plus bas depuis les 30 dernières années (hors période Covid). La crise de l'immobilier, un pilier historique de l'économie chinoise, a été un facteur clé de ce ralentissement. Depuis 2020, le gouvernement a resserré l'accès au crédit pour les promoteurs, provoquant des difficultés financières pour des géants comme Evergrande et Country Garden. Cette crise a entraîné une méfiance des acheteurs, a mutiplié les projets inachevés et a entraîné une chute des prix immobiliers. Michelle Lam, économiste pour la Société Générale, souligne : « Un soutien plus ferme aux promoteurs pourrait apaiser les inquiétudes sur leur santé financière et relancer ce secteur crucial. »

Outre les problèmes dans le secteur immobilier, la consommation en berne et le taux de chômage élevé parmi les jeunes pèsent lourdement sur l'économie chinoise. En décembre 2023, le taux de chômage a atteint 5,1 %, un chiffre en hausse qui peut sembler modéré, mais qui masque la réalité des travailleurs migrants ruraux, particulièrement vulnérables face au ralentissement économique. En d'autres termes, cette crise immobilière couplée à un marché du travail stagnant mine la confiance des consommateurs et empêche la reprise économique de la Chine.
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Des défis multiples et persistant

La croissance chinoise à son plus bas niveau depuis 1990
La crise de l'immobilier et le chômage des jeunes ne sont que la partie visible de l'iceberg. En effet, pour la première fois depuis 2016, la Chine a enregistré une baisse de ses exportations, l'un de ses principaux moteurs de croissance. Cette diminution est en partie attribuable au contexte géopolitique, notamment aux tensions entre la nation asiatique et les États-Unis. Il convient également de noter que les pays occidentaux se détournent, timidement, mais progressivement, de la Chine comme chaîne d'approvisionnement.

La Chine doit faire face à des défis, notamment une baisse de sa population pour la deuxième année consécutive et une sortie importante de capitaux. Elle se distingue dans plusieurs secteurs, en particulier l'industrie automobile, et plus spécifiquement dans celui des voitures électriques. Le constructeur BYD a même réussi à dépasser Tesla, jusqu'alors leader du secteur en termes de ventes. En revanche, d'autres secteurs comme l'industrie sont affaiblis en raison d'une demande intérieure et étrangère faible. Les prévisions des experts sont plutôt pessimistes, comme le souligne Harry Murphy Cruise, économiste chez Moody's, qui prévoit : « L'investissement dans l'immobilier, les prix des logements et les ventes de logements neufs devraient continuer à chuter en 2024. ». Autrement dit, la Chine se trouve ainsi à un carrefour qui lui impose de mener de grandes réformes et de revoir son modèle économique.
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Axelle Ker




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