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Christine Lagarde alerte sur la croissance européenne plombée par les taxes douanières




Jeudi 21 Août 2025


Le 20 août 2025 à Genève, devant l’International Business Council du Forum économique mondial, Christine Lagarde a choisi des mots précis pour décrire l’état de la conjoncture. Tout en reconnaissant que l’économie européenne avait connu un bon début d’année, elle a averti que « la dynamique est en train de s’essouffler » et que les taxes transatlantiques vont accentuer ce ralentissement.



Christine Lagarde : les taxes sont plus élevée qu’anticipé

Pour Christine Lagarde, l’accord commercial conclu récemment avec Washington représente un défi immédiat. Selon Repubblica, elle a expliqué que le niveau moyen des droits de douane « se situe entre 12 et 16 % », ajoutant cependant que « ce n’est pas le scénario le plus défavorable ». La volonté est de rassurer, tout en admettant que la croissance européenne ne sortira pas indemne de ce choc.

Lagarde a souligné que ces taxes sont supérieures aux hypothèses initialement intégrées par la BCE en juin. Comme elle l’a déclaré à Sky TG24, « les taux sont, dans une certaine mesure, plus élevés que ce que nous avions anticipé ». Selon elle, cela impose de « les intégrer dans les nouvelles projections de septembre », lesquelles devront refléter un ralentissement plus marqué.

« La zone euro montre déjà des signes de ralentissement »

Au-delà des taxes, Christine Lagarde a mis en évidence la fragilité interne de l’économie européenne. D’après le Corriere della Sera, elle a déclaré : « L’économie de la zone euro, après une croissance robuste au premier trimestre, présentait déjà des signes de ralentissement au deuxième trimestre, qui sont appelés à se renforcer. » Les données de la croissance européenne du premier semestre 2025 le montrent : +0,6 % au premier trimestre, puis seulement +0,1 % au deuxième.

Elle a insisté sur le fait que ce tassement précède même l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane. « La dynamique était déjà en perte de vitesse, a-t-elle rappelé, et les mesures tarifaires risquent d’amplifier cette tendance. » Les observateurs y voient la confirmation que la croissance européenne repose sur des bases fragiles, d’autant que le chômage reste stable à 6,2 % en juin, signe que la reprise de l’emploi ne compense pas l’essoufflement de l’activité.

« Nos prévisions devront être adaptées »

Christine Lagarde n’a pas esquivé la question de la réponse de la BCE. Selon Reuters, elle a précisé que l’accord commercial « n’est pas très éloigné du scénario de base » élaboré par la banque centrale, mais qu’il reste « des incertitudes notables, notamment dans les secteurs pharmaceutique et des semi-conducteurs ».

Pour autant, elle a indiqué que les écarts avec le scénario sévère – qui table sur seulement 0,7 % de croissance contre 1,1 % dans le scénario de base – deviennent crédibles. « Nous devrons adapter nos prévisions et envisager les outils appropriés », a-t-elle affirmé, laissant entendre qu’une baisse des taux n’était plus exclue. La BCE envisagerait donc d’intervenir rapidement pour préserver la stabilité de la zone euro, dans un contexte où la croissance pourrait continuer de ralentir au troisième trimestre.




 

François Lapierre




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