Carnets du Business


           

Accéder à l’emploi stable : le défi d’une génération




Mardi 19 Juin 2012


En 2008 et immédiatement après le début de la crise, l’emploi des jeunes diplômés est véritablement devenu une source critique de préoccupations pour l’économie française. En tant qu’indicateur de la capacité de notre société à intégrer en son sein les nouvelles générations, le taux d’insertion des jeunes était alors au plus bas et ses perspectives d’évolution se trouvaient parmi les plus sombres. Quatre ans plus tard, les prévisions les plus pessimistes semblent désormais avoir été écartées, mais la situation des jeunes diplômés est toujours difficile.



Accéder à l’emploi stable : le défi d’une génération
Fin mai 2012, l’Association pour Faciliter l’Insertion des Jeunes diplômés (AFIJ) faisait connaître les résultats de son enquête bisannuelle sur l’insertion professionnelle des jeunes ayant décroché leur diplôme l’année précédente. L’AFIJ a ainsi mis en évidence que 43 % des diplômés de l’année 2011 étaient en poste en avril 2012. Parmi eux, 62 % occupaient alors un emploi considéré comme durable ; c'est-à-dire un CDI, un CDD ou un CTT de plus de 6 mois. Les 38 % de jeunes employés restant se trouvaient donc en situation de précarité.
 
Ces chiffres peuvent être pris pour encourageant quant à la qualité des emplois réservés aux jeunes à la sortie de leur formation initiale. Mais cela ne doit pas faire oublier que les jeunes actifs bénéficiant d’une situation stable ne représentent qu’une petite portion du total d’un marché déprimé des nouveaux travailleurs. En effet, l’AFIJ précise également que 57 % des jeunes diplômés en 2011 se trouvaient sans emploi en avril 2012. Parmi ces derniers, 44 % seulement ont occupé un emploi à durée déterminée depuis la fin de leurs études et ont ainsi engrangé une première expérience professionnelle. Mais pour 56 % d’entre eux, cette expérience a duré moins de trois mois alors que 8 % seulement ont eu l’opportunité de travailler plus de 6 mois.
 
Les difficultés d’accès à l’emploi chez les jeunes est évidemment dû à la conjoncture, qui crée de réelles disparités d’un secteur à l’autre, mais pas seulement : pour l’AFIJ en effet le « caractère non linéaire des parcours d’insertion de la majorité des jeunes diplômés qui alternent des périodes d’emploi et des périodes de chômage […] avant d’accéder à l’emploi stable » est « une tendance structurelle ».
 
En 2008, les difficultés économiques étaient telles que les entreprises formulaient clairement leur incapacité à recruter des jeunes. La situation s’est fort heureusement détendue depuis : le marché de l’emploi des débutants a connu un regain de vigueur à partir de 2010. Depuis le second semestre 2011 toutefois, l’AFIJ constate à nouveau une baisse des embauches qui suggère que le choc de 2008 n’est pas encore tout à fait digéré.
 
Dans un contexte aussi difficile, les exigences qui pèsent sur les jeunes diplômés sont accrues. Mais le jeu en vaut la chandelle, car l’emploi existe à condition de savoir où et comment chercher. Le tissu de PME françaises s’impose par exemple comme un bassin de recrutement de cadres dont la demande persiste malgré la crise. Certains secteurs bénéficient d’un taux de recrutement plus important que d’autres et la connaissance de ses informations peut contribuer à l’élaboration d’un projet professionnel. Par ailleurs, les candidats ne sont pas dépourvus d’opportunité de se distinguer : les cursus professionnalisant, la mobilité – qu’elle soit géographique ou professionnelle –, le goût pour l’initiative et le leadership ainsi que la capacité à donner du sens à une recherche d’emploi et à une candidature demeurent des qualités appréciées auxquelles les recruteurs sont particulièrement sensibles. Et si le réseau demeure un facteur clé de l’insertion professionnelle des jeunes en contexte de crise, il ne faut pas négliger que chaque entretien, chaque évènement et chaque rencontre pertinente peut devenir une occasion de croiser la route de professionnels susceptibles de s’arrêter sur un profil qui correspond à leurs intérêts ou à ceux d’un collaborateur. Alors que l’accès à un emploi stable semble constituer aujourd’hui le véritable rite initiatique de la génération Y, cette dernière ne doit pas oublier que le doute est une composante incompressible du défi et qu’elle porte assurément en elle les qualités nécessaires pour surmonter celui qui est le sien.





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