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Airbus : 18 hectares de plus à Toulouse pour accélérer la production




Vendredi 10 Octobre 2025


L’État a validé l’extension du site d’Airbus à Toulouse, autorisant l’artificialisation de 18 hectares supplémentaires. Derrière cette décision se joue un double enjeu : accélérer la production pour répondre à la demande mondiale et préserver l’équilibre écologique imposé par la loi Climat et Résilience.



Une extension industrielle pour soutenir la cadence et l’emploi

Face à un carnet de commandes record dépassant les 8 000 avions, Airbus engage une expansion majeure sur son site de Toulouse-Blagnac. L’entreprise prévoit la création d’un nouveau centre de livraisons, d’un hall de peinture et de plusieurs hangars logistiques. Cette extension de 18 hectares, la plus importante depuis vingt ans, doit accompagner la montée en cadence du constructeur, qui vise 75 livraisons mensuelles d’A320neo d’ici 2027, contre environ 50 aujourd’hui.

La décision, validée par l’État, s’inscrit dans le cadre du Schéma directeur industriel d’Airbus, un programme de modernisation étalé jusqu’en 2027. Les autorités ont justifié cette autorisation par le caractère d’intérêt national du projet. En parallèle, le chantier représente un levier économique majeur pour la région toulousaine : plusieurs centaines d’emplois directs et indirects devraient être créés dans les secteurs de la construction, de la maintenance et de l’ingénierie.

Un compromis entre croissance industrielle et exigences écologiques

L’obtention de la dérogation a toutefois suscité des débats. La loi Climat et Résilience vise le zéro artificialisation nette (ZAN) des sols d’ici 2050, mais des exceptions sont possibles pour les projets stratégiques. L’autorisation d’artificialiser 18 hectares s’accompagne donc de mesures compensatoires : régulation hydraulique, renaturation partielle et suivi de la biodiversité, selon l’avis rendu par la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe).

Airbus, de son côté, s’engage à réduire son empreinte carbone grâce à la numérisation de ses chaînes d’assemblage et au déploiement de la 5G industrielle sur le site. Le constructeur mise également sur l’intégration de procédés plus sobres en énergie et sur le développement du programme ZEROe, futur avion à hydrogène. Ce projet illustre ainsi la tension permanente entre compétitivité économique et transition écologique dans une industrie aéronautique en pleine mutation.

Adélaïde Motte

Dans cet article : aéronautique, airbus, écologie, expansion



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