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Alternance : le gouvernement veut supprimer les aides à l’embauche




Mardi 16 Avril 2024


Le paysage du recrutement et du management en France est sur le point de connaître un tournant avec la suppression annoncée des aides à l'embauche des alternants en contrat de professionnalisation. Cette décision, qui prendra effet dès le 1er mai 2024, pose de sérieux défis pour les entreprises, notamment les PME, qui se sont appuyées sur ces subventions pour intégrer et former des jeunes professionnels.



Les alternants sacrifiés sur l’autel des économies budgétaires

Depuis leur instauration en réponse à la crise sanitaire de 2020, les aides à l'embauche des alternants ont joué un rôle clé dans la stratégie des entreprises pour attirer des jeunes talents. Elles permettaient une subvention allant jusqu'à 6.000 euros pour l'embauche d'alternants de moins de 30 ans, avec une modulation du montant en fonction de la durée du contrat. Cependant, face à la nécessité de réduire le déficit public, qui a atteint 5,5% du PIB, le gouvernement a décidé de cibler ces aides pour des coupes budgétaires, anticipant des économies substantielles, bien que celles-ci représentent une fraction des 10 milliards d’euros nécessaires.

La suppression de cette aide risque de réduire significativement le nombre de contrats de professionnalisation. En 2023, environ 115 994 contrats de ce type ont été signés, mais avec la suppression de l'aide, les entreprises pourraient revoir leur capacité à offrir de tels contrats. Les départements de ressources humaines devront évaluer l'impact financier de l'embauche d'alternants sans le soutien gouvernemental et pourraient être contraints de réduire leurs programmes d'alternance, ce qui limiterait l'accès des jeunes au marché du travail et affecterait la montée en compétence dans certains secteurs clés.

Des réactions très négatives

Les réactions à cette mesure ont été majoritairement négatives, notamment de la part de la Confédération des petites et moyennes entreprises et de syndicats comme la CFTC, qui prévoient une diminution drastique des contrats de professionnalisation, traditionnellement plus rémunérateurs que les contrats d'apprentissage.

L’annonce risque également de mettre les bâtons dans les roues du gouvernement : faute de réussir à trouver un contrat de professionnalisation, de nombreux jeunes pourraient rester sur le carreau. Or, le gouvernement vise toujours le plein emploi en France, objectif qui s’éloigne de plus en plus.

 

Paolo Garoscio




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