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Automobile : Tavares défend son salaire avant le vote des actionnaires




Mardi 16 Avril 2024


Quelques heures avant le vote de l'assemblée générale de Stellantis, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a défendu sa rémunération ce mardi 16 avril 2024 au micro de France Bleue Lorraine Nord. Annoncée à 36,5 millions d'euros pour l'année 2023, soit une augmentation de 56% par rapport à l'année précédente, cette dernière ne cesse de créer la polémique.



Un vote purement symbolique

Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, défend fermement sa rémunération avant le vote des actionnaires. « Si vous estimez que ce n'est pas acceptable, faites une loi, modifiez la loi et je la respecterai », déclare-t-il sur France Bleu Lorraine Nord, anticipant le scrutin de l'assemblée générale de ce mardi 16 avril 2024. Sujette à la polémique depuis plusieurs semaines, sa rémunération telle qu'annoncée par Stellantis pourrait atteindre 36,5 millions d'euros pour l'exercice de 2023, ce qui représente une hausse de 56% par rapport à l'année précédente. Carlos Tavares compare sa situation à celle d'un athlète de haut niveau, affirmant que « 90 % de mon salaire est fait par les résultats de l'entreprise ».

Malgré ces défenses, les critiques ne désemplissent pas. Au contraire, elles relancent le débat autour de la rémunération des dirigeants de grandes entreprises. Emmanuel Macron s'était lui-même immiscé dans le débat en 2022 en ayant qualifié la rémunération de Carlos Tavares de « choquante » et « excessive ». Trois sociétés de conseil ont également appelé les actionnaires de Stellantis à voter en défaveur du salaire du directeur général de Stellantis, arguant que ce dernier envoyait un mauvais message aux employés du groupe, faisant ainsi écho au plan de restructuration et aux vagues de licenciement qui ont suivi au cours de l'année 2023. Quoi qu'il en soit, le vote des actionnaires est purement symbolique, puisque in fine, c'est le conseil d'administration du groupe qui aura le dernier mot sur la rémunération de Carlos Tavares.

Un appel à la clarté à l'approche des élections européennes

La question de la rémunération de Carlos Tavares survient dans un contexte économique et social particulièrement tendu. Le constructeur automobile, qui regroupe désormais des marques comme Peugeot, Citroën, Fiat ou Dodge, a annoncé un bénéfice record de 18,6 milliards d'euros pour 2023, ce qui représente une hausse de 11% sur un an pour un chiffre d'affaires de 190 milliards d'euros. Nonobstant, cette performance financière exceptionnelle s'accompagne de défis stratégiques, notamment du fait de l'intensification de la concurrence sur le marché européen des voitures électriques avec l'arrivée des constructeurs chinois.

Face à une baisse des ventes des voitures électriques depuis le début de l'année 2024 et l'appel de plusieurs constructeurs à reporter l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035, le directeur général tient en ligne de mire les élections européennes de juin 2024 : « Ce que je leur demande, c’est de la stabilité. Arrêtez de changer les règles ou de laisser à penser que vous pourriez les changer. En 2024, je décide des investissements qui vont de 2028 à 2035 », a ainsi tenu à rappeler Carlos Tavares.

Axelle Ker




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