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BCE : l'euro à 1,20 dollar, un seuil critique selon Luis de Guindos




Mardi 1 Juillet 2025


Le 1er juillet 2025, Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en garde contre une appréciation excessive de l'euro face au dollar. Dans un contexte de forte volatilité sur les marchés de change, les propos tenus lors d’un entretien accordé à Bloomberg TV résonnent comme un avertissement à peine voilé. La BCE, dont la mission première est la stabilité des prix, ne pourra éternellement rester passive si la monnaie unique dépasse un certain seuil.



L’euro à 1,20 dollar : jusqu’où la BCE peut-elle rester silencieuse ?

La déclaration est claire et sans détour. « Je pense que 1,17 dollar, voire 1,20 dollar, est quelque chose que nous pouvons ignorer quelque peu [...] Au-delà, ce sera beaucoup plus compliqué. » C’est par cette phrase que Luis de Guindos a déclenché un vif intérêt des analystes monétaires. Prononcée sur Bloomberg TV, cette intervention illustre les limites implicites de la tolérance de Francfort face à l’envolée de la monnaie européenne.

L’euro s’est hissé à 1,1781 dollar ce jour-là, enregistrant une hausse de plus de 13 % depuis janvier 2025. Cette flambée trouve sa source dans le repli des investisseurs sur le Vieux Continent, inquiets de la politique économique américaine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. La BCE, jusqu’ici peu loquace sur les taux de change, voit désormais la pression monter.

Un euro fort : quels effets sur la valeur et la stabilité des prix ?

Dans sa déclaration du 5 juin 2025, la BCE affirmait maintenir ses taux inchangés – taux de refinancement à 2,15 %, facilité de dépôt à 2,00 % – tout en réaffirmant sa vigilance sur la stabilité des prix. Aucun mot n’y faisait explicitement référence à la valeur de l’euro, mais l’institution reconnaissait que les mouvements de change pouvaient influencer « la transmission de sa politique monétaire ».
Un euro fort a des avantages : il réduit le coût des importations, notamment d’énergie et de matières premières, et atténue certaines pressions inflationnistes. Mais il pèse aussi sur la compétitivité des exportateurs européens, et freine la dynamique de reprise dans certains secteurs industriels. Si l’euro franchit durablement le seuil de 1,20 dollar, la BCE pourrait être contrainte de revoir sa stratégie, sous peine de ralentir encore davantage l’activité.
L’intervention de Luis de Guindos semble préparer le terrain à une éventuelle réaction monétaire de la BCE. Mais laquelle ? Un euro à plus de 1,20 dollar pourrait bien contraindre Francfort à sortir de sa réserve. Et replacer la politique de change au cœur du débat.

Paolo Garoscio

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