Un contrat refusé malgré une hausse salariale proposée
Dimanche 27 juillet 2025, les 3 200 ouvriers syndiqués de Boeing dans le Missouri et l’Illinois ont voté. Résultat : la dernière proposition de contrat de leur employeur a été massivement rejetée. Ces salariés, tous membres de l’IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers), travaillent sur les chaînes d’assemblage des avions militaires de Boeing, dont le très attendu F-47. Une éventuelle grève pourrait démarrer dès le 3 août 2025, date de fin du contrat actuel.
Dans le détail, l’offre mise sur la table incluait une augmentation de salaire de 20 % étalée sur quatre ans, ainsi que des congés supplémentaires. Pour Boeing, c’était l’offre « la plus généreuse jamais proposée à l’IAM 837 », a défendu Dan Gillian, vice-président de Boeing Air Dominance, dans une déclaration transmise à l’AFP. Mais pour le syndicat, le compte n’y est pas. Dans un communiqué publié le même jour, il estime que la proposition « ne répond pas aux priorités ni aux sacrifices consentis par cette main-d’œuvre qualifiée ».
Les usines de St. Louis, St. Charles et Mascoutah ne sont pas des sites secondaires pour Boeing. Ce sont elles qui assurent l’assemblage des avions de combat destinés à l’armée américaine. Le F-15, le F/A-18 Super Hornet… et désormais le F-47, le futur remplaçant du F-22. C’est donc tout un pan de la production militaire qui pourrait se retrouver à l’arrêt si la grève est lancée.
Le timing n’a rien d’anodin. En mars 2025, l’administration Trump a annoncé la signature d’un contrat stratégique avec Boeing pour produire cette nouvelle génération d’avions de chasse. Pour l’industriel, c’était une bouffée d’oxygène après une année marquée par les problèmes de qualité et une précédente grève de plus de cinquante jours.
Grève ou pas grève ? Boeing joue la montre
En interne, l’ambiance est tendue. Aucun nouveau round de négociation n’est prévu, selon les propos de la direction relayés par l’AFP. Boeing affirme désormais se préparer activement à l’éventualité d’une grève. Traduction : le dialogue social est rompu, au moins pour l’instant.
Le syndicat IAM, lui, regroupe environ 600 000 membres en Amérique du Nord dans divers secteurs : défense, transports, santé, automobile. Mais ce sont bien les ouvriers de l’aéronautique qui concentrent aujourd’hui l’attention. Pour eux, ce contrat n’est pas juste une question de paie, c’est un enjeu de sécurité, de reconnaissance, et de stabilité.
Si la grève est confirmée, Boeing devra ralentir ou suspendre la production de plusieurs modèles d’avions militaires. Un scénario qui viendrait perturber le calendrier fixé avec l’armée américaine pour les premières livraisons du F-47. Dans un marché ultra concurrentiel, où le moindre retard compte, l’industriel n’a pas vraiment de marge.