Carnets du Business


           

Camaïeu : itinéraire d’une reprise ratée




Jeudi 29 Septembre 2022


La marque de prêt-à-porter vient d’annoncer sa mise en liquidation, deux mois après son placement en redressement judiciaire. C’est la fin du chemin pour l’entreprise qui avait été reprise il y a seulement deux ans. 2 600 emplois vont être supprimés.



Creative Commons - Pixabay
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Une reprise qui laissait espérer un rebond. Deux ans après avoir été pris en main, Camaïeu et ses 2 600 salariés sont arrivés au bout du chemin. Il y a deux mois, le redressement judiciaire avait été annoncé mais désormais la marque de vêtements annonce que mercredi 28 septembre, la liquidation a été décidée. 

Une audience au Tribunal de Commerce a pris cette décision à l’issu d’une audience qui débouche donc sur la fermeture de 511 magasins et 2 600 emplois supprimés. « La direction de Hermione People and Brands (HPB), actionnaire de Camaieu et filiale de La Financière immobilière bordelaise (FIB), n'a pas réagi dans l'immédiat. L'annonce a déclenché des larmes parmi les salariés présents au tribunal, dont certains s'en sont pris verbalement à l'homme d'affaires Michel Ohayon, propriétaire de la FIB. "On s’est battu pour cette entreprise", s'est-il défendu, s'affirmant "aussi atterré" qu'eux » rapporte Challenges.

Les personnalités du Nord ont multiplié les réactions face au choc que représente la fermeture d’un des fleurons économiques de la région. « Le plan présenté au tribunal par l'actionnaire HPB prévoyait de limiter la casse sociale, avec 500 emplois supprimés. HPB s'était dit prêt dans la matinée, tout comme la région Hauts-de-France, à injecter plus d'argent pour éviter la liquidation, à condition que l'État apporte lui aussi son soutien financier pour sauver l'enseigne, chahutée par la crise sanitaire et une coûteuse cyberattaque. HBP avait auparavant chiffré l'"avance remboursable" demandée à 48 millions d'euros, mais Bercy avait jugé lundi que cette demande n'était pas "réaliste" » explique le magazine économique.

Les difficultés étaient anciennes et complexes pour le groupe qui ne parvenait pas à trouver une formule rentable pour les investisseurs. Mais le coup de grâce est certainement venu des effets du covid. Fin juin dernier, la Cour de cassation a imposé aux commerçants de régler les loyers impayés des confinements. Pour Camaïeu le montant était de 70 millions d’euros.

Joseph Martin

Dans cet article : Camaïeu, Challenges, faillite, reprise



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