Un modèle économique à bout de souffle
Carmat avait besoin de 3,5 millions d’euros avant le 30 juin 2025, explique le journal Le Monde, pour honorer ses échéances immédiates, auxquels devaient s’ajouter 20 millions supplémentaires avant la fin de l’année afin d’assurer la continuité de ses projets. Malgré une campagne de dons lancée récemment, et des démarches intensives auprès de potentiels partenaires financiers, aucun accord décisif n’a pu être obtenu.
L’entreprise a également sollicité la suspension de la cotation de son action à la Bourse de Paris, effective dès l’ouverture du marché ce lundi 30 juin 2025, une mesure censée protéger la valeur résiduelle de ses actifs dans un contexte hautement incertain.
L’entreprise a également sollicité la suspension de la cotation de son action à la Bourse de Paris, effective dès l’ouverture du marché ce lundi 30 juin 2025, une mesure censée protéger la valeur résiduelle de ses actifs dans un contexte hautement incertain.
Une technologie prometteuse freinée par les contraintes industrielles
Fondée en 2008, Carmat avait pour ambition de révolutionner la prise en charge de l’insuffisance cardiaque terminale grâce à Aeson, un cœur artificiel bioprothétique conçu pour servir de relais temporaire chez les patients en attente de greffe.
À ce jour, 122 patients ont bénéficié de l’implantation du dispositif Aeson, principalement en Europe. Toutefois, le parcours de la société a été semé d’embûches : entre dysfonctionnements techniques, contraintes réglementaires, et surtout une suspension temporaire des implantations entre 2021 et 2022 après deux décès liés à des défaillances du système, Carmat a vu sa crédibilité clinique et financière sévèrement mise à l’épreuve. Malgré une reprise prudente des procédures d’implantation, la dynamique commerciale ne s’est jamais véritablement enclenchée. À cela s’ajoute une chaîne de production complexe et coûteuse, grevant les marges et ralentissant la montée en puissance.
À ce jour, 122 patients ont bénéficié de l’implantation du dispositif Aeson, principalement en Europe. Toutefois, le parcours de la société a été semé d’embûches : entre dysfonctionnements techniques, contraintes réglementaires, et surtout une suspension temporaire des implantations entre 2021 et 2022 après deux décès liés à des défaillances du système, Carmat a vu sa crédibilité clinique et financière sévèrement mise à l’épreuve. Malgré une reprise prudente des procédures d’implantation, la dynamique commerciale ne s’est jamais véritablement enclenchée. À cela s’ajoute une chaîne de production complexe et coûteuse, grevant les marges et ralentissant la montée en puissance.
Le redressement judiciaire, une issue transitoire ?
Dans son communiqué, Carmat justifie le recours au redressement judiciaire comme étant « le cadre le plus approprié pour faciliter la poursuite de ses activités et trouver une solution pérenne ». Elle précise que, quelle que soit l’issue judiciaire, elle continuera à suivre médicalement les patients porteurs du dispositif Aeson, en coopération avec les équipes hospitalières partenaires. Néanmoins, cette phase d’observation sous contrôle judiciaire pourrait s’avérer décisive. Faute de repreneur industriel, ou d’injection rapide de capitaux, la pérennité de la technologie elle-même pourrait être compromise, menaçant de laisser des patients sans perspectives futures en cas de défaillance de leur dispositif.