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Chez Ardian, le capital-investissement se pare d’ambitions durables




Vendredi 25 Mars 2022


À peine un quart de siècle après sa fondation par le géant de l’assurance AXA, Ardian est devenu un acteur de référence rivalisant avec les leaders mondiaux du private equity. Mais la société de gestion est aussi l’un des leaders de l’ISR, au cœur de sa stratégie et pilier de sa philosophie d’investissement.



Chez Ardian, le capital-investissement se pare d’ambitions durables
Ardian est une success story à la française dans le monde très anglo-saxon du private equity  – capital-investissement en français – où de grands noms de la finance comme Blackstone Group, KKR & Co, TPG Capital ou encore Carlyle Group règnent en maîtres. Avec 125 milliards de dollars d’actifs gérés, cette entreprise française fait aujourd’hui partie des 10 fonds d’investissement privés les plus importants au monde, nº1 en Europe devant l’incontournable l’anglais CVC Capital Partners (122 milliards de dollars d’actifs sous gestion). Une réussite notable et discrète pour cette entreprise détenue majoritairement par ses employés.
 
2013, année charnière
 
L’histoire d’Ardian  mérite un coup d’œil dans le rétroviseur. Tout commence en 1996 quand Claude Bébéar, alors président de l'assureur AXA, confie à Dominique Senequier le soin de monter une division dédiée au capital-investissement, baptisée AXA Private Equity. « Je lui ai donné 25 millions, je crois que c’était des francs à l’époque, et elle a réalisé une croissance exceptionnelle », se souvient le fondateur d’AXA, l’un des piliers du CAC40 à la Bourse de Paris. Dès 1997, l’entreprise se diversifie à l’international puis ouvre des bureaux à Londres et New York deux ans plus tard. Au début des années 2000, AXA Private Equity recrute les meilleurs investisseurs pour couvrir les marchés européens. La trajectoire est ascendante, l’entreprise française s’impose alors sur les marchés français, allemand et italien.
 
En 2013, Dominique Senequier offre à AXA Private Equity son indépendance, en menant le rachat de l’entreprise par ses employés. Naît ainsi Ardian telle qu’on la connaît aujourd’hui. La croissance s’accélère avec comme cibles principales le marché nord-américain – chasse gardée des leaders mondiaux du secteur – et le marché asiatique où Ardian inaugure des bureaux à Tokyo et Séoul en 2016. Avec aujourd’hui plus de 850 employés de par le monde, l’entreprise tricolore a su maintenir son indépendance. Et son ADN.
 
Un ADN lié au développement du numérique
 
Face aux poids lourds américains et britanniques du monde du private equity, Ardian entend proposer une vision différente de la finance et des investissements. Cette philosophie d’investissement s’est progressivement développée dans les années 90, durant lesquelles le fonds de croissance d’AXA Private Equity avait déjà commencé à cibler les entreprises désireuses de se développer sur le marché du numérique. Il y avait alors tout à faire sur ce créneau. Plus de vingt ans après, Ardian Growth (croissance en anglais) continue d’appuyer les start-ups françaises et européennes sur la scène internationale, en particulier sur le marché américain. « Nous accompagnons des entrepreneurs de talent qui ont réussi à s’imposer comme leaders sur leur marché domestique, qui ont réussi à poser des jalons à l’international et qui doivent accélérer leur croissance à l’international pour aller chercher une valeur stratégique, explique le directeur d’Ardian Growth depuis 2000, Laurent Foata. Nous les accompagnons en tant que partenaire, nous essayons de les soutenir, de leur donner le support et la valeur ajoutée d’une Growth Equity tel que Ardian l’est aujourd’hui. » Ces dernières années, l’entreprise a ainsi plusieurs fois mené des levées fonds significatives, sur des délais très courts. La plus notable d’entre elles, au printemps 2021, a atteint 7,5 milliards d’euros pour des acquisitions LBO. Une stratégie qui, selon Foata, conduira Ardian à devenir « l’alternative européenne aux fonds de growth » américains.
 
RSE et énergies vertes
 
En 2017, l’entreprise a reçu la note maximale de A+ pour sa stratégie en matière de RSE  (responsabilité sociétale des entreprises) décernée par l’organisation onusienne UNPRI. « La progression d’Ardian témoigne du volontarisme de notre approche en matière de RSE, se félicite Candice Brenet, en charge de la RSE chez Ardian. Nous veillons à continuellement améliorer nos pratiques – notamment dans un contexte où les attentes vis-à-vis des sociétés de gestion sont de plus en plus fortes – et à démontrer la contribution positive de nos activités d’investissement sur le plan sociétal. » Cette notation A+ est donc venue récompenser la politique de développement durable et la stratégie ESG de l’entreprise française de capital-investissement dans cinq domaines précis : Investissements directs, Fonds de Fonds, Infrastructures, Real Estate et dettes.
 
Dans le domaine de l’énergie et des infrastructures justement, Ardian a initié un nouveau projet en octobre dernier en créant – aux côtés de Five T Hydrogen – la plus grande plate-forme d’investissement dans le domaine des infrastructures d’hydrogène décarboné  : Hy24. Cette stratégie tournée vers les énergies d’avenir s’appuie sur une étude récente chiffrant à 100 000 milliards de dollars les investissements nécessaires dans l’hydrogène afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, Hy24 compte fédérer investisseurs institutionnels internationaux et entreprises industrielles de premier plan pour développer des projets d’hydrogène vert. « Nous sommes fiers d’avoir été choisi par les plus grands acteurs industriels et investisseurs au monde pour mener à bien cette initiative, souligne Mathias Burghardt, responsable de l’activité Infrastructure chez Ardian. Après avoir soutenu le marché des énergies renouvelables en accompagnant le développement d’une capacité de production de chaleur et d’énergie renouvelable de 7,5GW, il nous semblait évident que nous devions jouer un rôle pionnier dans l’hydrogène. Nous sommes persuadés que Hy24 saura jouer un rôle déterminant dans l’accélération du déploiement de l’hydrogène nécessaire à la décarbonation de nos économies. » Un projet qui montre que le milieu de la finance et du capital-investissement a bien conscience que sans lui, le monde de demain ne sera pas.
 

Joseph Martin



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