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Chine : l’Allemagne tourne la page américaine dans son commerce extérieur




Mercredi 19 Novembre 2025


En 2025, la Chine récupère la première place dans le commerce extérieur de l’Allemagne, dépassant les États-Unis, alors que les tensions douanières et le ralentissement transatlantique bouleversent les équilibres économiques.



Chine : l’Allemagne tourne la page américaine dans son commerce extérieur
À l’automne 2025, la Chine reprend son rôle de principal partenaire commercial de l'Allemagne, reléguant les États-Unis derrière elle dans un contexte de recomposition accélérée des flux mondiaux. Ce basculement, fondé sur des données officielles, confirme un mouvement profond dans les chaînes de valeur qui relient Berlin à Pékin

La Chine distance les États-Unis dans les échanges allemands

Sur les huit premiers mois de l’année 2025, les échanges entre l’Allemagne et la Chine atteignent 163,4 milliards d’euros, contre 162,8 milliards d’euros avec les États-Unis, selon L’Express. Cette différence ténue mais significative replace la Chine au sommet des partenaires de Berlin, comme le rappelle l’AFP : « La Chine est redevenue le premier partenaire commercial de l’Allemagne ».

En parallèle, les exportations allemandes vers les États-Unis diminuent fortement : elles reculent de 7,4 % sur la même période pour tomber à 99,6 milliards d’euros, selon ZoneBourse. Cette chute est attribuée à l’environnement protectionniste américain : « Les droits de douane ont fait chuter les exportations allemandes vers les États-Unis », rappelle le média, renforçant ainsi l’écart avec la Chine.


Une montée chinoise soutenue par la structure de l’industrie allemande

Si la Chine regagne du terrain, c’est d’abord parce que l’industrie allemande demeure fortement dépendante de ce marché. Le secteur automobile, qui représente 17 % des exportations totales allemandes en 2024, est particulièrement exposé à la concurrence et aux approvisionnements chinois, comme le souligne le ministère français de l’Économie. Cette structure renforce mécaniquement l’intensité des échanges entre les deux économies.

Cette dépendance ne date pas d’hier : les analystes rappellent que « pendant des décennies, l’Allemagne a cultivé sa dépendance économique à la Chine », selon un éditorial cité par Courrier International. En 2022 déjà, le déficit commercial allemand vis-à-vis de la Chine atteignait 84 milliards d’euros, confirmant ce déséquilibre ancien que Berlin peine encore à corriger.


Un renversement alimenté aussi par les tensions entre Berlin et Washington

Le recul des États-Unis s’explique également par l’évolution de la politique commerciale américaine. Les hausses de droits de douane sur plusieurs segments industriels réduisent l’accès des exportateurs allemands au marché américain. Ce durcissement pèse directement sur les performances extérieures de l’Allemagne, alors même que la Chine reste un canal essentiel pour l’écoulement de ses marchandises.
Ainsi, tandis que les États-Unis adoptent des mesures restrictives, la Chine s’impose davantage comme un débouché et comme un fournisseur stratégique. La progression chinoise s’inscrit donc dans un double mouvement : un affaiblissement du commerce transatlantique et une intégration renforcée des entreprises allemandes dans l’écosystème économique asiatique.

Jean-Baptiste Giraud



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