La Chine distance les États-Unis dans les échanges allemands
Sur les huit premiers mois de l’année 2025, les échanges entre l’Allemagne et la Chine atteignent 163,4 milliards d’euros, contre 162,8 milliards d’euros avec les États-Unis, selon L’Express. Cette différence ténue mais significative replace la Chine au sommet des partenaires de Berlin, comme le rappelle l’AFP : « La Chine est redevenue le premier partenaire commercial de l’Allemagne ».
En parallèle, les exportations allemandes vers les États-Unis diminuent fortement : elles reculent de 7,4 % sur la même période pour tomber à 99,6 milliards d’euros, selon ZoneBourse. Cette chute est attribuée à l’environnement protectionniste américain : « Les droits de douane ont fait chuter les exportations allemandes vers les États-Unis », rappelle le média, renforçant ainsi l’écart avec la Chine.
Une montée chinoise soutenue par la structure de l’industrie allemande
Si la Chine regagne du terrain, c’est d’abord parce que l’industrie allemande demeure fortement dépendante de ce marché. Le secteur automobile, qui représente 17 % des exportations totales allemandes en 2024, est particulièrement exposé à la concurrence et aux approvisionnements chinois, comme le souligne le ministère français de l’Économie. Cette structure renforce mécaniquement l’intensité des échanges entre les deux économies.
Cette dépendance ne date pas d’hier : les analystes rappellent que « pendant des décennies, l’Allemagne a cultivé sa dépendance économique à la Chine », selon un éditorial cité par Courrier International. En 2022 déjà, le déficit commercial allemand vis-à-vis de la Chine atteignait 84 milliards d’euros, confirmant ce déséquilibre ancien que Berlin peine encore à corriger.
Un renversement alimenté aussi par les tensions entre Berlin et Washington
Ainsi, tandis que les États-Unis adoptent des mesures restrictives, la Chine s’impose davantage comme un débouché et comme un fournisseur stratégique. La progression chinoise s’inscrit donc dans un double mouvement : un affaiblissement du commerce transatlantique et une intégration renforcée des entreprises allemandes dans l’écosystème économique asiatique.

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