Carnets du Business


           

Chiquita met fin à ses activités au Panama : 7 000 salariés licenciés en bloc




Mercredi 4 Juin 2025


Confronté à une grève persistante, le géant américain de la banane a tranché : retrait immédiat du Panama et suppression de l’ensemble de ses effectifs.



Un retrait radical après un conflit social prolongé

Le lundi 3 juin 2025, la ministre panaméenne du Travail Jackeline Muñoz a annoncé que Chiquita Panama procédait au licenciement de ses 1 600 derniers salariés. Cette décision survient après le renvoi de 4 900 journaliers au mois de mai. Depuis le 28 avril, les opérations de l’entreprise étaient paralysées par une grève massive contre une réforme du régime de retraite. La direction justifie sa décision par « l’impossibilité de maintenir une activité dans un contexte d’abandon prolongé du travail », selon les termes communiqués aux autorités panaméennes.

Avec cette dernière vague de licenciements, Chiquita met fin à toutes ses activités sur le territoire panaméen. L’entreprise, présente dans le pays depuis plusieurs décennies, n’a communiqué aucun plan de relocalisation ni de reprise de l’exploitation. Selon les estimations internes, les perturbations logistiques ont engendré une perte financière de 75 millions de dollars (environ 69,4 millions d’euros). La société avait déjà subi des retards d’exportation majeurs, en particulier vers ses marchés clés en Europe.

Un choc économique pour la filière bananière panaméenne

La filiale panaméenne de Chiquita représentait près de 90 % des exportations nationales de bananes, un secteur évalué à plus de 300 millions d’euros par an. Sa fermeture brutale laisse un vide considérable dans l’économie agricole locale, notamment dans la province de Bocas del Toro. Les milliers de salariés désormais sans emploi faisaient partie d’une chaîne logistique stratégique pour les exportations panaméennes, aujourd’hui interrompue sans préavis ni plan de substitution.

Cette décision suscite de nombreuses interrogations sur la résilience du modèle agro-industriel dans des zones de tension sociale. Aucune communication officielle ne précise si Chiquita prévoit de transférer ses opérations vers d’autres pays producteurs. Pour l’instant, l’entreprise s’est contentée d’indiquer que les indemnités de licenciement seraient versées conformément aux obligations légales. Le gouvernement panaméen, de son côté, n’a pas encore annoncé de mesures spécifiques pour compenser cette sortie d’un acteur stratégique du secteur.

Adélaïde Motte

Dans cet article : agroalimentaire



Recherche

Rejoignez-nous
Twitter
Rss
Facebook

L'actualité de la RSE



L'actualité économique avec le JDE






2ème édition, revue et augmentée