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Coface observe la fin de la crise globale de crédit mais reste attentive à la menace des bulles




Dimanche 24 Janvier 2010


Lors de son 14ème Colloque Risque Pays, Coface annonce une vingtaine de changements positifs de notes pays. La crise de crédit, qui aura bien duré 2 ans comme annoncé au colloque de janvier 2008, a été d’une ampleur sans précédent depuis 60 ans. Depuis la deuxième moitié de 2009, Coface enregistre une nette réduction des impayés. Ceux-ci, encore en augmentation de 19% au 1er semestre 2009, ont enregistré un déclin de 40% au second. Cependant, pour 2010, Coface prévoit une reprise très molle dans les pays développés et fragile car sous la menace de diverses bulles. (18/01/2010 - Coface)



Fin de la première « crise de globalisation »

Cette crise de crédit aura duré 2 ans, comme les précédentes et comme Coface l’avait prévu début 2008 au moment où elle constatait une première augmentation des impayés des entreprises. Mais elle a été la plus violente depuis 60 ans : le différentiel de la croissance mondiale entre le début et la fin de la crise a été de 6,1 points, avec de fortes disparités géographiques, l’Europe de l’Est et la Russie étant les plus touchées (respectivement 10,2 et 16,2 points). Par rapport aux crises précédentes, l’ampleur du choc s’explique par la globalisation croissante des économies : un choc de confiance s’est propagé partout à la suite de la faillite de Lehman Brothers, le séisme atteignant aussi bien les marchés financiers que l’industrie, l’Europe que l’Asie. Même dans des pays qui n’étaient pourtant pas caractérisés par des bulles d’endettement, la contraction record du commerce mondial a eu un impact brutal sur les entreprises.

Toutefois, le mouvement de reflux des impayés signifie bien que la crise de crédit en tant que telle est terminée. Ceci est corrélé à la fin de la récession dans la plupart des grands pays industrialisés au troisième trimestre 2009. Ainsi, après avoir procédé à de nombreuses vagues de déclassements de notes tout au long de la crise, Coface assouplit les perspectives des notes de tous les pays industrialisés. Sauf celles du Royaume Uni, de l’Italie et des « PIGS » (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) qui restent en A3, certains toujours assortis d’une surveillance négative
Le dynamisme des pays émergents rééquilibre la croissance mondiale. Le découplage pays émergents / pays développés a finalement bien eu lieu mais d’une manière spécifique et nouvelle. Parties prenantes de l’économe mondiale, les pays émergents ne pouvaient pas ne pas être atteints : là ou les entreprises s’étaient trop endettées, le choc de croissance a provoqué des crises de crédit, c'est-à-dire des hausses sensibles des impayés. Mais dans la plupart des cas, les pays émergents ont géré cette crise de manière autonome. Ils ont démontré ainsi leur capacité à tirer les leçons des crises précédentes et à s’appuyer sur des fondamentaux solides leur permettant de conduire des politiques de relance.

La reprise oui, mais attention aux bulles

Coface observe la fin de la crise globale de crédit mais reste attentive à la menace des bulles
Si la fin de la crise de crédit se confirme, la reprise de 2010 est à haut risque dans les pays industrialisés car les bulles menacent :

> La bulle d’endettement public est particulièrement dangereuse : c’est moins le risque de défaut des Etats qui est craint que la nécessité de mettre en place rapidement les politiques de restrictions budgétaires couteuses pour la croissance et donc pour les entreprises.

> Les surcapacités en Chine sont à surveiller : après une expansion formidable du crédit qui a soutenu les entreprises chinoises, les autorités sont décidées à restreindre l’offre de crédit dans des secteurs à surcapacités : cette politique de « go and stop » typique de la Chine pourrait déstabiliser des entreprises fragiles.

> La bulle des prix des actifs (marchés boursiers et cours des matières premières) peut également affecter l’économie, une forte volatilité boursière étant à attendre dans les pays industrialisés, compte tenu de l’optimisme dont font preuve les marchés financiers, en décalage avec la reprise de l’économie réelle.

L’éclatement de ces bulles est susceptible de provoquer de nouveaux chocs négatifs pour les entreprises (scenario en « W »). Une rechute toucherait des entreprises dont beaucoup sont désormais très fragilisées après deux années de sous-activité. Néanmoins Coface privilégie un scénario de reprise molle « en L penché » et donc sans rechute de l’activité. Pour 2010, nous prévoyons une croissance mondiale de 2,7%, soit de 1,4%, dans les pays industrialisés et de 5,3% dans les pays émergents.

« La 5e crise de crédit enregistrée par Coface s’est distinguée par l’ampleur du choc mais pas par sa durée, puisque comme pour toutes les crises précédentes, elle se termine au bout de deux ans. La fin de la crise, matérialisée par le déclin des impayés, ne signifie pas l’élimination de tous les risques. En effet, les bulles, à l’origine de toutes les crises observées, se reforment à une vitesse stupéfiante » explique François David, président de Coface, « mais l’économie redémarre et nous, Coface, accompagnons déjà nos clients dans la reprise, notamment en Asie où elle est largement constatée ».

Contact presse : Nathalie Ott / 33 (0)1 49 02 16 29 / nathalie_ott@coface.com

A propos de Coface
Coface a pour mission de faciliter les échanges entre toutes les entreprises partout dans le monde. Pour cela, Coface offre à ses 130 000 clients quatre outils pour externaliser en tout ou partie la gestion, le financement et la protection de leur Poste clients : l’assurance-crédit, l’affacturage, la notation et l’information d’entreprise et la gestion de créances. Coface propose également, en France, la gestion des garanties publiques à l’exportation pour le compte de l’Etat. Grâce à un service de proximité de qualité et 7 000 collaborateurs répartis dans 67 pays, plus de 45% des 500 plus grands groupes mondiaux sont déjà clients de Coface.
Coface est filiale de Natixis dont les fonds propres (Tier 1) s’élèvent à fin juin 2009 à 13,4 milliards d’euros.

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