« Je ne veux pas aggraver la double dette écologique et financière, donc il faut faire un effort collectif pour maîtriser les dépenses, a annoncé le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier. Ça peut se faire notamment avec des prélèvements ciblés sur les personnes fortunées, ou certaines grosses entreprises. Je pense que les très grandes sociétés peuvent aussi contribuer à l’effort national de redressement. » Au pied du mur, le nouveau gouvernement n’a d’autre choix que de trouver des solutions pour renflouer les caisses. Le 27 septembre, l’INSEE a présenté de nouveaux chiffres, presque irréels : la dette publique française vient d’atteindre un nouveau record en s’établissant à 3230 milliards d’euros, soit 112% du produit intérieur brut (PIB). Une situation qui n’est plus tenable.
Participer à l’effort collectif…
La piste principale avancée lors de la première interview télévisée du nouveau Premier ministre a donc ciblé les grandes fortunes, et les fleurons industriels français dégageant de forts bénéfices. Et ce, afin d’éviter de ponctionner la classe moyenne et les petits épargnants. Pour prendre le contre-pied de la précédente équipe, le gouvernement a également annoncé vouloir relancer le dialogue avec les corps intermédiaires comme les syndicats et les acteurs de terrain, dans les semaines qui viennent. Nul ne sait encore ce qu’il en ressortira, mais une chose est sûre : ce gouvernement – qui penche à droite – cherche des idées.
De côté des chefs d’entreprise, évidemment, la crainte de nouvelles taxes crispe les positions. « Je n'appelle jamais à augmenter mes impôts, je ne suis pas masochiste », a ainsi commencé par déclarer Xavier Niel, le fondateur de Free lors d’une interview sur BFM. Celui qui se produisait il y a quelques jours à l’Olympia pour vanter les mérites de l’entrepreneuriat avec une accroche pour le moins racoleuse (« Comment devenir milliardaire »), se montre visiblement moins pressé de contribuer à l’effort collectif… Pourtant, certains hommes d’affaires préfèrent prendre les devants, considérant qu’il est aussi de leur responsabilité de prendre part à « l’effort collectif » appelé de ses vœux par Michel Barnier. Le 23 septembre dernier dans une interview donnée au quotidien économique Les Échos, Rodolphe Saadé – le PDG du transporteur maritime CMA CGM – a avancé l’idée d’une d’une contribution financière ponctuelle. Le message du patron franco-libanais est clair : « Si le gouvernement décide d’une contribution exceptionnelle de solidarité des grosses entreprises, on sera là. » Dont acte.
…et appuyer les efforts d’investissement
Cette idée est désormais sur la table du Premier ministre, et sur celle des deux jeunes loups de son équipe : Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et surtout Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics, et directement rattaché à Matignon. Mais faire entrer des euros dans les caisses du Trésor public ne passera pas que par de nouvelles taxes annuelles ou des contributions ponctuelles. Augmenter les recettes fiscales passe aussi par un mécanisme plus simple : l’investissement, ou à défaut favoriser l’investissement. C’est déjà la stratégie du géant des mers dirigé par Rodolphe Saadé : ces deux dernières années, le groupe français s’est hissé sur le podium des leaders mondiaux de son secteur d’activité, grâce en particulier à une politique d’investissements massifs, en France comme à l’étranger. En 2022, le groupe a ainsi annoncé la création d’un fonds spécifique pour faire face au changement climatique, baptisé Pulse et destiné à booster la décarbonation du groupe. En 2023, CMA CGM a acquis deux terminaux d’importance sur la côte est des États-Unis. Cette année, le groupe basé à Marseille a racheté la division logistique du groupe Bolloré pour 5 milliards d’euros. Et, fin septembre, l’armateur français a également racheté l’opérateur brésilien nº1 pour plus de 1,8 milliard d’euros. Cette stratégie d’investissement, l’État français en verra lui aussi la couleur, à travers des retombées locales en France, en termes d’emplois et de croissance. C’est aussi l’objectif de l’initiative « Choose France » qui devrait permettre l’arrivée de 15 milliards d’euros d’investissements étrangers pour 56 projets annoncés : Microsoft, Amazon, Telehouse, FertigHy ou encore DFDS (une autre compagnie maritime mais danoise cette fois) ont ainsi promis des investissements en France, qui seront autant de sources de retombées fiscales et d’emplois locaux in fine.
Les dépenses publiques ne créent pas de richesses, seules les entreprises le font. « Puisque la demande réelle résulte entièrement de l’offre de biens et services, et puisque l’État est improductif, explique le grand économiste américain Murray Rothbard, il s’ensuit qu’en réalité les dépenses publiques sont incapables de stimuler la demande. » En revanche, les finances publiques ont tout à gagner à voir des entreprises performantes. Car plus les bénéfices nets seront hauts, plus les recettes fiscales augmenteront. C’est mathématique.
Toutes les entreprises françaises n’ont évidemment pas les reins aussi solides que certains géants Français pour investir des milliards. Mais le gouvernement Barnier aura tout intérêt à travailler simultanément deux fers au feu : l’option d’une contribution exceptionnelle de solidarité, et une politique d’incitation à l’investissement. En particulier auprès des PME et des ETI qui représentent 55% du PIB français. Rendez-vous dans les prochaines semaines pour voir si le gouvernement saura faire les bons choix.
Participer à l’effort collectif…
La piste principale avancée lors de la première interview télévisée du nouveau Premier ministre a donc ciblé les grandes fortunes, et les fleurons industriels français dégageant de forts bénéfices. Et ce, afin d’éviter de ponctionner la classe moyenne et les petits épargnants. Pour prendre le contre-pied de la précédente équipe, le gouvernement a également annoncé vouloir relancer le dialogue avec les corps intermédiaires comme les syndicats et les acteurs de terrain, dans les semaines qui viennent. Nul ne sait encore ce qu’il en ressortira, mais une chose est sûre : ce gouvernement – qui penche à droite – cherche des idées.
De côté des chefs d’entreprise, évidemment, la crainte de nouvelles taxes crispe les positions. « Je n'appelle jamais à augmenter mes impôts, je ne suis pas masochiste », a ainsi commencé par déclarer Xavier Niel, le fondateur de Free lors d’une interview sur BFM. Celui qui se produisait il y a quelques jours à l’Olympia pour vanter les mérites de l’entrepreneuriat avec une accroche pour le moins racoleuse (« Comment devenir milliardaire »), se montre visiblement moins pressé de contribuer à l’effort collectif… Pourtant, certains hommes d’affaires préfèrent prendre les devants, considérant qu’il est aussi de leur responsabilité de prendre part à « l’effort collectif » appelé de ses vœux par Michel Barnier. Le 23 septembre dernier dans une interview donnée au quotidien économique Les Échos, Rodolphe Saadé – le PDG du transporteur maritime CMA CGM – a avancé l’idée d’une d’une contribution financière ponctuelle. Le message du patron franco-libanais est clair : « Si le gouvernement décide d’une contribution exceptionnelle de solidarité des grosses entreprises, on sera là. » Dont acte.
…et appuyer les efforts d’investissement
Cette idée est désormais sur la table du Premier ministre, et sur celle des deux jeunes loups de son équipe : Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et surtout Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget et des Comptes publics, et directement rattaché à Matignon. Mais faire entrer des euros dans les caisses du Trésor public ne passera pas que par de nouvelles taxes annuelles ou des contributions ponctuelles. Augmenter les recettes fiscales passe aussi par un mécanisme plus simple : l’investissement, ou à défaut favoriser l’investissement. C’est déjà la stratégie du géant des mers dirigé par Rodolphe Saadé : ces deux dernières années, le groupe français s’est hissé sur le podium des leaders mondiaux de son secteur d’activité, grâce en particulier à une politique d’investissements massifs, en France comme à l’étranger. En 2022, le groupe a ainsi annoncé la création d’un fonds spécifique pour faire face au changement climatique, baptisé Pulse et destiné à booster la décarbonation du groupe. En 2023, CMA CGM a acquis deux terminaux d’importance sur la côte est des États-Unis. Cette année, le groupe basé à Marseille a racheté la division logistique du groupe Bolloré pour 5 milliards d’euros. Et, fin septembre, l’armateur français a également racheté l’opérateur brésilien nº1 pour plus de 1,8 milliard d’euros. Cette stratégie d’investissement, l’État français en verra lui aussi la couleur, à travers des retombées locales en France, en termes d’emplois et de croissance. C’est aussi l’objectif de l’initiative « Choose France » qui devrait permettre l’arrivée de 15 milliards d’euros d’investissements étrangers pour 56 projets annoncés : Microsoft, Amazon, Telehouse, FertigHy ou encore DFDS (une autre compagnie maritime mais danoise cette fois) ont ainsi promis des investissements en France, qui seront autant de sources de retombées fiscales et d’emplois locaux in fine.
Les dépenses publiques ne créent pas de richesses, seules les entreprises le font. « Puisque la demande réelle résulte entièrement de l’offre de biens et services, et puisque l’État est improductif, explique le grand économiste américain Murray Rothbard, il s’ensuit qu’en réalité les dépenses publiques sont incapables de stimuler la demande. » En revanche, les finances publiques ont tout à gagner à voir des entreprises performantes. Car plus les bénéfices nets seront hauts, plus les recettes fiscales augmenteront. C’est mathématique.
Toutes les entreprises françaises n’ont évidemment pas les reins aussi solides que certains géants Français pour investir des milliards. Mais le gouvernement Barnier aura tout intérêt à travailler simultanément deux fers au feu : l’option d’une contribution exceptionnelle de solidarité, et une politique d’incitation à l’investissement. En particulier auprès des PME et des ETI qui représentent 55% du PIB français. Rendez-vous dans les prochaines semaines pour voir si le gouvernement saura faire les bons choix.